Ne buvez pas ça, pauvres fous ! Worley a ramené ses bouteilles en même temps que son maudit trésor !

La vieille Deakin avait encore parlé et ce n'était pas sans dire. Sydus regarda le fond de sa coupe submergée par le vin, lui même envahi de doutes et d'hésitation. Son visage jusqu'à présent incitant à la beuverie sans modération transmuta en une expression soucieuse et alarmiste.

La voix de la vieille Deakin vient se heurter dans mes oreilles déjà sensibilisées par l’alcool. J’ai décidé de me laisser aller ce soir, d’expérimenter la « vraie » vie de pirate et je n’en suis pas déçue pour l’instant. Cela fait bien une heure que je m’envoie une bouteille de vin agrippée dans une des nombreuses caisses éventrées sur la place du marché. La chaleur de l’ébriété a déjà eu raison de moi, j’avais laissé mon long manteau de cuir de côté il y a longtemps et j’affichais depuis, fièrement, un chemiser en lin blanc presque immaculé qui laissait entrevoir la naissance de ma poitrine. Encore quelques boutons de moins et je suis torse-nue. Il faut que je sois vigilante quand même, qui sait combien d’hommes vont finir la nuit soulagés et heureux, que la femme soit consentante ou non. Un grand dadet vient de se lancer dans un espèce de discours qui se veut certainement revigorant mais son audience étant déjà partiellement, voire complètement, saoule, je doute du réel impact de ce dernier. Je hausse les épaules et bois néanmoins à son invitation. Si une partie de mon bon sens est déjà parti se coucher, le peu qui reste me murmure d’ôter le reste de mon déguisement, ainsi on ne me reconnaitra que moins encore. Je m’exécute docilement, plongeant mes mains dans une bassine d’eau et frottant rapidement mon visage. Les éclaboussures ont rendu un peu plus transparente encore ma blouse, mais je m’en moque. La soirée s’annonce intéressante.