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 (gabriel), time is a river

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Aries Costello
Aries Costello
Admin ›› the pirate king.
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› inscrit(e) le : 08/03/2015
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MessageSujet: (gabriel), time is a river   (gabriel), time is a river EmptyMar 24 Mar - 0:34

pain is no credential here, it's just a shadow

i stepped into an avalanche, it covered up my soul. when I am not this hunchback that you see, i sleep beneath the g o l d e n hill. you who wish to conquer pain, you must learn to serve me well. you strike my side by accident as you go down to your goal. this c r i p p l e here that you clothe and feed is neither starved nor cold. w/gabriel moriarty & aries costello.

Et un autre verre ; droit dans le gosier. A mesure que l’amertume de l’alcool s’imprégnait dans sa gorge, les récents événements pesaient aussi lourd que du plomb dans son esprit. Au bout de ses doigts, il sentait les délicats picotements de l’ivresse l’envahir, caresser doucement son épiderme dans cette sensation si familière qu’il n’avait eu de cesse d’apprécier. Autrefois. Ici, à Nassau, il ne lui semblait pas y avoir d’endroit moins accueillant que l’espère de refuge dans lequel il se trouvait – soi-disant une taverne, mais cela lui rappelait difficilement les longues soirées bruyantes qu’il avait connues à Londres pour se noyer et échapper à ces inavouables chagrins pesants sur ses épaules. Certes, ici il y avait du bruit, et Aries semblait avoir l’esprit occupé par le jeu de cartes dans lequel il était plongé depuis de longues minutes déjà : ses adversaires n’étaient pourtant guère des ennemis redoutables, tout juste des alcooliques qui ne jouaient que pour balancer de l’or hors de  leurs poches. Ou juste pour s’occuper, et boire moins, irrémédiablement. Déjà trois tour qu’il jouait, et l’espagnol avait la déplaisante sensation d’avoir détroussé les trois idiots qui lui faisaient face – il n’avait même pas besoin de tricher, et l’ennui l’envahissait à nouveau, irrémédiable traitre à ses songes. L’ennui. Qui ranimait son esprit à tourner à toute allure : son regard à se lever de son jeu pour observer tout ce qui l’entourait – la porte de la bicoque à chaque fois qu’elle s’ouvrait sur une nouvelle silhouette. Une connaissance de plus ou de moins, quelle serait la différence ? Déjà, le pirate s’attendait à voir tout son passé ressurgir devant son regard torve. Peut-être Serenity, qui l’aurait trouvé sans la moindre difficulté si tant est qu’elle se donne la peine de le chercher. Ou alors Eleanor, quand bien même l’idée lui semblait futile et stupide – elle était sans doute trop occupée à travailler. Travailler pour mettre du beurre dans les épinards. Se nourrir, elle et… Et. Voilà qu’à nouveau, Aries se pencha sur la table, balançant le sac en cuir qu’il avait rempli de pièces, affamé de risque et d’aventure plus que jamais – sa détermination à effacer la jeune irlandaise de son esprit n’avait d’égal que la farouche attitude de ses souvenirs qui revenaient le hanter. Le préoccuper. Voire même, le faire culpabiliser. Etait-ce juste de demeurer silencieux aux révélations d’Eleanor pendant si longtemps ? Fuir était définitivement devenu son ressort favori face à n’importe quelle impasse – l’attitude d’un pirate, sans aucun doute. Certainement pas la façon dont aurait agi le fier membre de la Marine Royale qu’il avait été. Depuis des jours et des jours qu’il passait à s’échouer à Nassau, Aries n’avait ni émis le désir de rencontrer son enfant, ni prononcé le moindre intérêt à son égard : pire encore que planter une dague dans son contrat de mariage, accepter l’idée d’avoir eu un enfant avec une autre que Serenity lui semblait être une trahison. Une trahison à l’égard d’une mère à qui l’on avait pris ce droit ; envers la Serenity qu’il avait vue tant s’étioler, s’effriter pour ne devenir que néant à cause du chagrin.

Il ne pouvait pas… tout simplement pas accepter que les choses aient pu dépasser son contrôle de la sorte. Que tout ne se soit jamais passé comme il l’aurait voulu : si seulement son fils avait pu survivre à cet hiver bien rude. Si seulement il avait pu retrouver Eleanor bien plus tôt ; à y songer, le pirate ne savait déjà plus ce qu’il choisirait de changer dans les échelons de son existence si on lui donnait le choix. Qu’importe. Revenir sur le passé était impossible – bizarrement, ce furent les mots de la diseuse de bonne aventure qui se répercutèrent dans chaque parcelle de son esprit pour le ramener à la réalité. Mieux vaut laisser le passé au passé ; peut-être. Après tout, y avait-il seulement quoique ce soit à rattraper entre son épouse et lui ? Matière à lutter pour tenter de combler les cinq années qui séparaient l’ancien Aries du nouveau ? Bien des luttes étaient destinées à être vaines ; et cet instant en était la preuve – les badauds de cette taverne n’avaient aucune chance de vaincre les circonstances de leurs échecs. A nouveau, cartes sur table, dans un calcul précieux de ses chances, une pesée mathématique presque inconsciente des circonstances, Aries avait la meilleure main. Et ils perdaient à nouveau tout leur or, grognant à qui voulait l’entendre qu’en cette fin de journée, les brigands sévissaient de tous les côtés. « Messieurs. Je crois bien que vous êtes des cas désespérés. » un sourire torve, goguenard glissant sur ses lèvres alors que l’or disparaissait dans ses poches, Aries ne semblait déjà plus avoir la moindre pitié pour ses adversaires. Certains ne semblèrent pas apprécier les mots prononcés, la petite pique lancée à leur adresse. Les voix s’élevèrent bien assez vite, les uns et les autres se houspillant juste sous le nez du gagnant ; peut-être bien qu’une vulgaire et triviale bagarre en plein milieu d’une taverne aurait de quoi ragaillardir son esprit – effacer au moins, tout sens des responsabilités qui coulait si profondément dans ses veines. Son mariage, son enfant avec Eleanor, les promesses qu’il avait faites à son épouse, ou à la femme qu’il aimait. La hantise de son passé. Les événements, l’histoire, toujours destinée à se répéter, encore et encore. Aries avait définitivement trop sur ses épaules, aussitôt qu’il mettait pied à terre et que la réalité se mêlait à nouveau à la gravité terrestre. Une bouteille éclata au sol, le tenancier quittant la sécurité de son comptoir pour tenter de mettre de l’ordre dans les ivrognes de la fin d’après-midi – sans doute pires encore que ceux qui hantaient ces lieux toute la nuit durant. Ceux-ci étaient des vrais désespérés, sans emploi, sans destinée, sans le sous si ce n’est les quelques piécettes qu’ils balançaient au gré du vent, incapables de comprendre comment les choses se devaient de fonctionner. Incapables d’économiser, d’investir, de calculer. A côtoyer le bas peuple, des êtres destinés à rester dans un carcan d’ignorance, Aries avait appris à chérir tous les enseignements apportés par son père et par l’armée de l’Empire Britannique en laquelle il avait scellé son destin il y a de cela bien longtemps. Bien longtemps. Les réflexes étaient là cependant, et il se leva aussitôt qu’un regard haineux s’attarda sur lui ; sa main, soumise au réflexe de ses muscles eux-mêmes guidés par l’habitude, trouva le pommeau de son épée, ses doigts s’enroulant autour de celui-ci dans un ultime signe d’avertissement.

Un beuglement, et déjà la bagarre éclatait en tous sens, Aries subitement oublié dans la débâcle : les poings s’écrasant sur les visages et les membres, les injures volant à toute vitesse entre les esprits bouillonnants. Le pirate n’eut qu’à faire quelques pas en arrière – totalement ignoré – pour se retrouver presque innocent dans l’histoire, au moment où la porte s’ouvrit à nouveau. Encore une fois, piqué au vif par les mêmes réflexes que toujours, le pirate leva les yeux vers l’arrivant – sans doute inconnu. Et pourtant, la surprise le frappa de plein fouet ; avant que l’idée ne coule presque comme une évidence chez lui. Oui, oui ; au moins quelque chose tournait encore rond dans ce monde. Gabriel. Le silence était retombé dans toute la pièce, l’immobilité se mêlant à la confusion : tout dans l’attitude de cette poignée d’ivrognes indiquait qu’ils savaient à qui ils avaient affaire – et que, quelque part, même tout au bout de l’océan, un membre de la Navy de l’Empire Britannique avait encore de quoi impressionner. Au moins un peu, il ne put s’empêcher de le relever dans un coin de son esprit, la commissure de ses lèvres se retroussant dans un de ces vieux sourires synonymes de passé, d’un temps désormais poussiéreux. Et pourtant, leur dernier face à face ne remontait pas à si longtemps que cela ; mais celui qui lui faisait face, était le seul visage familier qui s’avérait plus rassurant qu’inquiétant. En quelques marmonnements, le groupe d’ivrognes était retombé dans un silence de plomb, optant soudainement pour la discrétion, tous se rassemblant dans un coin de la trop petite taverne. Sans hésiter, ni laisser le moindre doute venir empoisonner son esprit, Aries franchit les pas le séparant de cette vieille connaissance, ce visage amical, quand bien même il pouvait paraître être sculpté dans le marbre le plus froid qui soit. Nulle loyauté où que ce soit n’avait égalée celle dont avait fait preuve Gabriel au moment d’aider Aries à déserter la Marine ; silencieux, entre eux, survivait désormais un accord que ni vent, ni marée, ni la moindre appartenance ne pourrait briser. Un visage, une personne de confiance dont il avait grandement besoin – peut-être bien un présent du Ciel, apposé sur Nassau pour empêcher Aries de fuir à toutes jambes. S’il y avait une chose dont il était sûr, c’était que la vie de son amie faisait sans doute plus sens que la sienne ; et que rien ne serait plus réconfortant que d’aligner les verres en sa compagnie, déballer sans vergogne tout ce sur quoi il n’avait aucun talent pour mettre des mots. En venant s’accouder au comptoir à côté de la silhouette si familière de Gabriel, Aries se laissa l’occasion de le dévisager dans un regard en biais – il n’avait aucun besoin de s’assurer que c’était bel et bien lui qui ressurgissait du passé désormais. « Bah voyons. Toi aussi tu te retrouves ici alors. » dans un signe vers le tenancier – qui ne manqua pas de le fusiller du regard – Aries offrit de quoi boire tout son soûle à son interlocuteur. « J’espère que tu as la permission. » remarqua-t-il à mi-voix, en désignant le verre de couleur ambré qui venait d’être déposé devant lui. Après tout, ils étaient tous les deux bien placés pour savoir au combien les règlements de la Navy pouvaient être contraignants – surtout en certaines circonstances. Bien des lois infimes et pointilleuses dont Aries n’avait plus rien à faire aujourd’hui ; il avait balancé ses derniers petits restes de respectabilité avec ses vœux de dévotion à l’égard de l’Empire Britannique.
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Gabriel Moriarty
Gabriel Moriarty
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MessageSujet: Re: (gabriel), time is a river   (gabriel), time is a river EmptyJeu 26 Mar - 19:00

Where oceans bleed into the sky.
ARIES COSTELLO & GABRIEL MORIARTY

God bless us everyone, We're a broken people living under loaded gun. And it can't be outfought, It can't be outdone, It can't be outmatched, It can't be outrun. And when I close my eyes tonight,To symphonies of blinding light. Like memories in cold decay, Transmissions echoing away, Far from the world of you and I, Where oceans bleed into the sky. ~ the Catalyst.


Il avait besoin d’un verre. De plusieurs sans doute même. Un verre ou une bonne cuite. C’était la seule chose à laquelle il était capable de penser alors qu’il était enfermé chez lui, en proie à toutes ces pensées dont il se passerait bien. Comment est-ce que sa vie avait-elle prendre une telle tournure en si peu de temps ? C’était insensé. Il avait l’impression d’être pris au piège dans un rêve qui peu à peu se transformait en cauchemar. Il avait été bien avec Victoire. Il s’était senti revivre après avoir quitté Londres et les problèmes qu’il avait là-bas. Loin de son épouse et de tout ce qui pouvait les séparer, les choses avaient été plus simples pendant un temps en tout cas. Avec Victoire, tout avait été plus simple. Jusqu’à maintenant en tout cas. Il n’avait pas imaginé que les choses puissent prendre une tournure pareille. Comment aurait-il pu ? Avant de quitter Londres, il avait admit, avec difficulté, qu’il n’aurait jamais d’enfants. Devenir père n’était tout simplement pas fait pour lui, Dieu avait dû en décidé autrement. Il avait cru qu’il n’avait plus aucune obligation envers son épouse, tout ce qu’ils faisaient au quotidien, c’était se faire du mal l’un et l’autre, ils étaient mieux quand ils n’étaient pas ensemble et il se plaisait à croire qu’il n’était pas trop tard pour briser définitivement cette union. Sybell aurait pu refaire sa vie d’une façon où d’une autre, sa famille avait les moyens de lui offrir une vie meilleure, une vie dont il ne ferait plus partie. Lui, il aurait pu rester avec Victoire et tout le monde y aurait trouvé son compte. Idéaliste sans doute, Gabriel n’avait pas pensé une seule seconde que des difficultés puissent venir lui barrer la route. Pourtant Sybell avait débarqué à South Hamilton avec une bonne nouvelle. Un enfant dont il était le père, un événement tant attendu. Il était père finalement. Comment aurait-il pu renoncer à ça ? Même pour Victoire il s’en sentait incapable. Il avait un fils et ce fils devait passer avant tout le reste. Il avait pris une décision qui n’était pas des plus faciles, il avait quitté Victoire, malgré toutes les promesses qu’il avait pu lui faire, pour retourner avec son épouse. Lui qui avait voulu la quitter pour pouvoir faire sa vie avec une autre, il avait renoncé à ses plans pour venir élever son fils avec son épouse. Il avait fait ce qu’il devait faire, mais évidemment, c’était sans compter sur une autre nouvelle pour tout chambouler. Victoire était enceinte. Lui qui avait été cru qu’il n’aurait jamais d’enfant, voilà qu’il se retrouvait avec un fils et un enfant à venir. Il avait l’impression que le seigneur devait sacrément bien s’amuser avec sa vie pour lui faire ça. Etait-ce une punition pour son infidélité ? Il n’en savait rien, il ne voulait rien savoir pour le moment. Il voulait juste oublier, ne serait-ce que pendant un moment, qu’en un instant, sa vie avait pris une tournure à laquelle il ne s’attendait pas. Pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’il accepter d’embarquer à bord du Jolly Mon pour venir jusqu’ici ? Il regrettait son choix aujourd’hui. Tout aurait été bien plus simple s’il était resté à Londres. Il avait peut-être connu ce qui avait été sans l’ombre d’un doute les meilleurs mois de sa vie ici, il aurait préféré renoncer à ces instants de bonheur pour que sa vie reste aussi simple qu’elle l’avait toujours été. Finalement, la vie toute tracée que ses parents avaient choisie pour lui avait au moins l’avantage de lui épargner les problématiques qu’il ne savait pas résoudre.

Son épouse était de sortie avec leur fils, au moins, il pouvait quitter les lieux sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit. Il avait beau ne pas être un grand fan de Nassau, il avait bien compris qu’en dehors de la taverne et du bordel, il était difficile de se procurer de l’alcool et comme il n’allait de toute évidence pas aller au bordel – mieux valait qu’il évite les femmes ces derniers temps, et c’était un lieu qu’il trouvait beaucoup trop vulgaire – alors, il fit sa route jusqu’à la taverne. Quittant South Hamilton avec son cheval histoire de ne pas perdre une heure voir deux à marcher jusqu’à la petite ville. Torturé par ses propres pensées, mieux valait ne pas qu’il reste dans la nature trop longtemps. Arrivé à Nassau il laissa son cheval dans la petite écurie à côté avant d’entrer dans le bâtiment. A peine quelques pas au sein de l’établissement et le silence s’était installé. On n’aimait pas trop les gens de la Navy par ici, mais les pirates savaient que s’ils ne voulaient pas finir au bout d’une corde, il était plus sage pour eux de ne pas s’en prendre aux hommes  de Marine. Tout comme, Gabriel l’avait appris à ses dépend, les hommes de la Navy n’avaient pas intérêt à vouloir trop faire la loi sur l’île. C’était un équilibre instable qui s’était créé entre l’armée et les pirates. Dieu seul savait quand est-ce que la balance pencherait plus d’un côté ou de l’autre, mais dans les deux cas, il ne serait pas bon d’être encore à New Providence à ce moment là. Un soupire passa le seuil de ses lèvres avant qu’il ne se décide à faire abstraction de tous les pirates qui le fixait avec un mélange de dégout et de colère dans le regard. S’ils voulaient l’égorger, qu’il ne se gêne pas, ça règlerait sans doute ses problèmes, mais ils finiraient par en payer les conséquences. S’installant au bar, il avait suffisamment fait abstraction du monde aux alentours pour manquer de sursauter quand on vint s’installer à côté de lui. Il jeta un rapide coup d’œil à l’homme à ses côtés, reconnaissant Aries. Les années qui s’étaient écoulées depuis la dernière fois qu’ils avaient servi ensemble ne l’avaient pas beaucoup changé. Il le connaissait assez bien pour être capable de le reconnaitre entre mille. Ils étaient plus qu’un simple ami, il était un frère d’armes et jamais il n’avait été capable de le laisser tomber, même quand tout le pays s’était retourné contre lui. Il préférait encore le savoir chez les pirates – bien qu’il ait tendance à les détester – qu’au bout d’une corde en pleine place publique à Londres. « Les pirates ne sont pas les seuls à apprécier l’alcool. » D’un geste de la tête il remercia son ami pour le verre qu’il venait de lui offrir. Il attrapa rapidement le verre, le gardant simplement en main en observant le liquide ambré au fond du verre. Il leva les yeux au ciel d’un air presque blasé suite à la réflexion de son camarade. « La permission de qui ? Mon amiral est sans doute trop occupé à compter les pièces qu’il a réussi à récolté en laissant tomber la mission qui lui a été confié pour remarquer que je ne suis pas un mon poste. » Le fait était que nombreux étaient les membres de la Navy qui se fichaient bien de ce qu’on leur avait demandé de faire. Nassau était le lieu idéal pour s’enrichir et ils comptaient bien en profiter. « Je ne suis même pas sûr d’avoir vraiment un poste à occuper en fait. » Haussant légèrement les épaules, il attrapa son verre pour en avaler une gorgée. C’était à se demander ce qu’il faisait encore à New Providence puisqu’il n’y faisait clairement pas ce pourquoi il y avait été envoyé. Reposant son verre, il fixa du coin de l’œil son ami. « Celle de ma femme ? Je ne suis pas sûr de lui avoir déjà demandé une fois l’autorisation d’aller me vautrer dans une taverne. » Il l’avait déjà fait de nombreuses fois, même à Londres, souvent, il avait préféré la taverne et les litres d’alcool plutôt que la présence de sa femme. « Et toi ? Tu ne devrais pas être quelque part en train de mettre à mal le commerce de sa majesté ? » C’était bien ce qu’on reprochait aux pirates en Angleterre, il causait des trous béants dans les échanges commerciaux avec les autres pays, en plus de piller des navires chargés d’or. Il fallait croire qu’en plus de ça, ils étaient très doués pour se bourrer la gueule eux aussi. Un point commun que devaient avoir tous les hommes sans doute. Pirates, hommes de ma Navy, ils étaient tous les mêmes dans le fond.
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Aries Costello
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MessageSujet: Re: (gabriel), time is a river   (gabriel), time is a river EmptyVen 27 Mar - 22:29

pain is no credential here, it's just a shadow

i stepped into an avalanche, it covered up my soul. when I am not this hunchback that you see, i sleep beneath the g o l d e n hill. you who wish to conquer pain, you must learn to serve me well. you strike my side by accident as you go down to your goal. this c r i p p l e here that you clothe and feed is neither starved nor cold. w/gabriel moriarty & aries costello.

Il y avait eu un temps où Aries avait été un tout autre homme ; un tout autre garçon même, tant cela lui semblait être il y a longtemps. Quand il se retrouvait sur le pont du Flying Dragon, à naviguer sous le drapeau noir toutes voiles dehors, l’espagnol se sentait toujours avoir appartenu à cette vie. Pourtant, son père l’avait éduqué dans ce monde avec d’autres désirs ; inlassablement il avait tenté d’inculquer à ses fils le sens de l’honneur, de la respectabilité. Que dirait le patriarche des Costello s’il voyait son dernier fils dans une telle situation ? Associé à des bandits, portant fièrement le nom de pirate dans un monde en déclin ? Certes, peut-être bien que la société actuelle n’avait guère besoin de plus de malfaiteurs, mais de héros façonnés d’une terre toute fraiche – Aries n’avait cependant pas voulu revêtir ce costume-là, lourdement porté par son père pendant toute sa vie. Et à quoi ça l’avait mené, finalement ? Sur la potence comme un vulgaire traitre, exécuté comme un animal, dépossédé de tout ce qu’il avait. Son nom de famille ruiné. Les siens forcés à fuir vers l’inconnu. Où étaient les Costello aujourd’hui ? Explosés, et éparpillés à travers tout le continent européen. Et plus loin encore, quand il était question de l’ancien marin lui-même : la loyauté d’Aries n’appartenait plus à la Navy depuis bien longtemps. Et pourtant, une fois il avait été dévoué – si dévoué à l’Empire ; il aurait été prêt à sacrifier sa vie pour cette société majestueuse en laquelle il avait toujours voulu croire. Ce n’était pas sans en connaître les conséquences qu’Aries, à dix-sept ans, avait accepté la destinée qu’on lui donnait ; celle de l’armée, celle d’une mort sur un champ de bataille, que ce soit sur le pont d’un navire noyé sous les coups de canon – ou sur la terre ferme, à coups d’épée et de mousquet. A trente-quatre ans, on pouvait aisément dire qu’il avait déjà balancé à la vie de nombreux défis, survivant contre vents et marées. Survivant alors même qu’il avait passé toute une année à préparer sa désertion ; survivant alors même que sous les couleurs du Flying Dragon, Aries affrontait ceux qui avaient été autrefois ses alliés. Bien des choses dans son existence, il ne se les devait qu’à lui-même ; et pourtant, dans cette masse de rouge et de blanc qu’il ne pouvait plus qu’associer avec le malheur, demeuraient quelques âmes qui continuaient de capter son attention. Gabriel était l’une d’elle ; Gabriel était, somme toute, le visage qui donnait encore un semblant d’être à la Nation qui l’avait vu naître. Lui, le fils d’un espagnol à la simple recherche constante de paix, entre l’Empire Britannique et la nation espagnole. L’Angleterre avait été une belle utopie pendant toute l’enfance du Costello ; au moins ne s’était-il pas retrouvé jeté en prison avec toute sa famille en ayant à peine atteint l’âge d’être un jeune adulte. Hantaient encore à l’esprit du pirate, de nombreux souvenirs de son paternel, de son frère aîné – de sa vie d’antan. De tout ce qui avait vécu, avant que l’Angleterre n’abatte le plat de son poing sur la carte du monde, et saccage de part en part sa vie.

Etait-ce encore une chance pour lui, d’avoir quelques miettes de son passé ? La présence de son épouse à ses côtés ? Aries s’en posait encore la question, chaque doute alimenté par le moindre des mots qu’elle prononçait à son égard : sur la langue de Serenity, glissait un accent typiquement anglais, né au plein cœur des quartiers londoniens. Par les Dieux, qu’il détestait cet accent. Encore quelque chose en la jeune femme, qui rendait ses heures au bordel ou dans les tavernes beaucoup plus supportables que la moindre seconde avec elle : pourquoi ? Parce que, c’était ainsi ; ils étaient tout simplement trop habitués à se décrypter l’un l’autre. Trop hantés par leurs chagrins respectifs. Aries savait que dans tout ce que Serenity n’avait jamais prononcé à son égard, il y avait la rancœur de l’abandon qu’il avait commis à son égard : elle qui avait tourné le dos à sa famille, balancé à l’océan l’héritage de son nom de jeune fille pour le suivre elle n’avait su où. Elle qu’il avait laissé au bord de l’océan sur cette misérable île ; jamais l’espagnol n’avait douté que son épouse puisse s’en sortir, jamais il n’avait douté de sa capacité à combattre – Serenity avait affronté presque avec bravoure toutes les embuches qu’on avait posées sur son chemin. Au final, même la mort de leur fils était une source de pouvoir qui brûlait au fond de ses entrailles, l’alimentait d’une fierté, de cet incompréhensible besoin – ou devoir – de vivre. Gabriel avait été là, à l’époque ténébreuse où Aries avait laissé la hantise passer sur son visage, le chagrin le tirailler de part en part. Combien de fois avaient-ils refait le monde, rien qu’entre eux, dans l’intimité d’une taverne bien loin du pont du Jolly Mon, ou sous le ciel noir d’une nuit où tout le monde avait été endormi hormis eux ? Tant de secrets qu’Aries avait confiés à son ami ; tant de traitrises qui n’avaient jamais passé les lèvres du Moriarty, quand bien même il aurait eu assez d’éléments pour l’envoyer à la potence lui aussi. Car contrairement à son père ou à son frère, Aries avait véritablement commis des actes de trahison à l’égard de la couronne. En désertant. Mais également chaque jour depuis, en naviguant sous le drapeau du capitaine Harley Oaken, en pillant les navires et les terres de l’Empire Britannique. Et en appréciant cela, en se nourrissant de chaque seconde de sa vie. Combien de temps avaient-ils passé, tous les deux par le passé, à détester les pirates, à les traiter de mécréants, de menteurs, de tueurs ? La force des choses sans doute. Le poids du devoir sur leurs épaules ; car même ici, à Nassau, loin des yeux de ses potentiels supérieurs, Gabriel ne semblait guère exprimé de haine à l’égard des pirates – ou même de son supposé ancien ami. Jamais ils n’avaient mis de mot sur comment leur relation fraternelle évoluerait une fois qu’Aries aurait quitté le Jolly Mon, trahissant toutes les promesses qu’il avait faites, à dix-sept ans à peine. Deux destinées entremêlées, qui s’imposaient désormais comme supposées ennemies l’une à l’autre. La vie avait toujours été plus compliquée que cela.

Sans doute n’avaient-ils jamais ressenti le besoin de changer les choses entre eux. Parfois, le pirate et le marin se retrouvaient dans ces terrains neutres, avalant des verres d’alcool ensemble sans le moindre état d’âme pour le camp qu’ils pourraient trahir. Quand ils se retrouvaient à un comptoir de taverne, avec quelques verres d’alcool – quelque part, leur profession n’était pas la première de leurs préoccupations. Les bribes de nouvelles apportées par les paroles de Gabriel ne surprirent guère Aries, qui laissa un ricanement rosse passer ses lèvres ; qu’y avait-il de surprenant, à découvrir que tous ceux un tant soit peu reconnus par l’Empire n’étaient attirés que par l’appât du gain ? Finalement, qui étaient les voleurs ? Aries avait vu les autorités de l’Empire débarquer dans la maison de son enfance pour piller tout ce qu’il y avait là-bas, l’héritage de ses parents, les papiers secrets de son père, les bijoux, les pièces d’orfèvrerie, sous des prétextes totalement déplacés. Aucun Costello n’avait eu le moindre mot à dire sur cela – c’était simplement ainsi que les choses avaient toujours marché, les traitres n’étaient que considérés comme de la vermine. « J’ai beau beaucoup apprécier ma nouvelle ambition de vie, je n’en suis pas moins soumis aux volontés de mon capitaine. » releva finalement l’espagnol, sans laisser son regard vaquer vers son compagnon d’infortune, mais attrapant son verre pour venir en avaler une longue gorgée, un grognement amer glissant dans sa gorge. « Des fois, il faut poser pied à terre. Et pas que pour compter des pièces. » brûlait soudainement à la gorge de l’homme tout un désir de déblatérer pendant des heures, raconter en boucle à son ami les dernières péripéties de sa vie. Rappeler à la mémoire de Gabriel cette lointaine histoire d’irlandaise à qui il avait promis monts et merveilles ; Aries se souvenait bien du regard empoisonné de son meilleur ami, qui lui avait fait comprendre que jamais il ne pourrait tenir sa promesse – il l’avait fait, pourtant. Juste trop tard. Pour mieux la retrouver ici. Travaillant avec sa femme. Parce qu’évidemment, ce genre de choses devait obligatoirement arriver dans son existence. Etaient-ils tous les deux aussi désespérés l’un que l’autre ? Revenaient à la mémoire d’Aries les paroles prononcées par Gabriel quelques instants plus tôt – l’amertume avec laquelle il avait mentionné sa femme. Certes, aucun homme aujourd’hui n’avait de compte à rendre à son épouse, mais si l’histoire d’Aries et de Serenity avait été une tragédie, le mariage de Gabriel et de Sybell avait été une longue route creusée de profonds fossés. Aries attarda un regard en biais sur Gabriel, avant de se décider à ouvrir la bouche : « Peut-être bien qu’on devrait leur demander la permission. Faut croire qu’elles sont plus sages que nous. » mais pour souligner l’ironie de ses paroles, Aries attrapa son verre à nouveau, pour le lever devant ses yeux, dessiner le contour irrégulier de la surface transparente d’un œil sombre. « Mais au moins, c’est comme ça qu’on sait qu’on peut venir ici pour savoir qu’on aura la paix. » et sur ces paroles, il vida son verre, l’alcool brûlant chaque parcelle de sa bouche alors qu’il faisait déjà signe au tenancier de lui resservir un verre. Le calme étant enfin revenu dans son établissement, l’homme semblait moins rancunier déjà, et Aries eut droit à un verre bien rempli. « Alors ? Tu as quelque chose de croustillant à raconter après tout ce temps ? » la commissure de ses lèvres retroussées par un sourire mutin et intéressé, Aries s’était penché en direction de Gabriel, comme pour l’inciter à la confidence. Les années passaient, mais ils étaient bien placés pour savoir que dans ce monde, il y avait des choses totalement immuables.
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Gabriel Moriarty
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MessageSujet: Re: (gabriel), time is a river   (gabriel), time is a river EmptyLun 30 Mar - 23:06

Where oceans bleed into the sky.
ARIES COSTELLO & GABRIEL MORIARTY

God bless us everyone, We're a broken people living under loaded gun. And it can't be outfought, It can't be outdone, It can't be outmatched, It can't be outrun. And when I close my eyes tonight,To symphonies of blinding light. Like memories in cold decay, Transmissions echoing away, Far from the world of you and I, Where oceans bleed into the sky. ~ the Catalyst.


Gabriel avait toujours été droit et responsable. Digne fils de la famille Moriarty, il avait toujours était parfaitement discipliné. Officier de la Navy qui serait bien incapable de reprocher quoi que ce soit à ses supérieurs, jamais il aurait été capable de déserté pour pouvoir profiter de plus de liberté. Arrivé à Nassau, il avait continué d’obéir aux ordres, d’abord à ceux qu’ils trouvaient logiques, ceux pour lesquels il avait fait le voyage jusqu’à la petite ile de New Providence, arrêter les pirates, mettre un terme à tout ce qui pouvait se dérouler à Nassau et qui avait une influence directe sur Londres et le reste du pays. Les pirates pillaient des trésors, des vivres, mais ce n’était pas les seuls torts qu’on leur attribuaient. Remplir leur navire de bien volés, ça ne se faisait que très rarement sans détruire quelques vies. Ils tuaient, ils détruisaient pour arriver à leurs fins. Certains n’hésitaient pas à braquer leurs canons sur des villages et à tirer en oubliant les femmes et les enfants qui pouvaient vivre par là-bas. Ils étaient de meurtriers. C’était une raison valable pour les arrêter. Mais qu’est-ce que la notion de justice pouvait bien valoir face à un moyen efficace de s’enrichir rapidement. Ses supérieurs avaient rapidement oublié la veuve et l’orphelin pleurant un énième homme tombé sous les sabres des pirates. New Providence leur profitait, les affaires des pirates les arrangeaient et comme leur avarice avait de toute évidence plus d’importance que leur honnêteté, ils avaient choisi l’argent à la justice. Si au départ Gabriel avait été très envieux de mener à bien sa mission, il avait cependant courbé l’échine quand on lui avait ordonné de laisser tomber sa mission. Obéir aux ordres, faire ce qu’on attendait de lui, c’était comme ça que ça avait toujours marché pour lui. Etait-ce mal ? Dans le fond, il en doutait fortement. Sa vie semblait moins compliquée quand elle avait été contrôlée de toute part. Il fallait croire que dès qu’il se mettait à choisir tout seul il choisissait l’erreur. Sa relation avec Victoire, c’était lui qui l’avait choisie et voilà où ça l’avait mené, à ne plus savoir quoi faire de sa vie. Il n’aurait jamais du quitter Londres, au moins, il aurait été coincé dans un quotidien qu’il avait de plus en plus de mal à supporter, mais au moins, il ne serait pas en proie à des conflits qu’il ne savait qu’à peine comment résoudre. Il voulait victoire, il voulait l’enfant qu’elle portait. Il voulait une vie avec elle. Mais pour ça il était obligé d’abandonné Arthur. La décision était trop difficile à faire. Avec Sybell dans les parages, ça compliquait d’autant plus la tache. La relation qu’il avait avec son épouse n’avait rien de formidable, elle s’était dégradée au fil des années si bien qu’il était difficile à présent de savoir ce qu’il restait d’eux. Mais elle était la mère de son fils. Tout comme Victoire était celle de son enfant à naitre. Il avait choisi de rompre avec Victoire pour retourner auprès de Sybell, mais surtout auprès de leur enfant, mais la grossesse de Victoire venait tout chambouler. Savoir qu’elle voulait faire de quelqu’un d’autre le père de son enfant le rendait fou. Mais il ne pouvait pas attendre d’elle qu’elle accepte de se faire traiter de catin pour s’être faite engrossée par le premier venu – ou par un homme marié – elle devait assurer ses arrières et cracher à la gueule de tout le monde que cet enfant était le celui de son fiancé était le meilleur moyen d’y parvenir. Il ne pouvait cependant pas accepter une telle chose. Le problème tournait dans sa tête depuis bien trop longtemps et à part une bonne migraine, rien ne ressortait de ses réflexions. Il avait besoin d’un verre, il avait besoin d’oublier ça pendant un moment avant de se remettre d’arrache pied à la réflexion.

Retrouver Aries dans cette taverne, c’était presque un souhait silencieux qui s’était réalisé. Il aurait très bien pu rester à picoler tout seul, il n’avait besoin de personne pour ça. Mais retrouvé un vieil ami avait quelque chose de rassurant. Aider Aries quand il avait choisi de déserter la Navy, ça avait probablement été la seule décision juste qu’il ait prise par lui-même, la seule fois où il ne s’était pas comporter comme il l’aurait du et où tout s’était bien passé. Il ne regrettait pas d’avoir pris le risque d’être à son tour qualifié de traitre pour aider son ami. On parlait souvent de loyauté dans l’armée et la sienne allait d’abord à ses amis avant d’allant à l’armée de toute évidence. Ce n’était pas plus mal vu l’état de l’armée en ce moment. La Navy n’avait plus grand-chose à envier aux pirates et si Gabriel ne souhaitait pas la mort de son camarde, il espérait quand même que derniers bateaux arrivés à South Hamilton prendrait un peu plus au sérieux leur mission, histoire de redorer un minimum le blason de la Navy et si ce n’était pas le cas, peut-être qu’il ferait mieux de s’engager dans la piraterie ou d’aller élever des moutons à l’ouest de l’ile, au moins, il se sentirait un peu plus utile que dans la Navy. Il avait la nette impression de passer plus de temps à se tourner les pouces qu’à travailler depuis qu’il avait posé les pieds à New Providence. La preuve étant qu’il avait eu le temps de rencontré Victoire, de la connaitre et d’entretenir une relation intime avec elle et même de lui faire un enfant. Si ces journées avaient été plus occupées, peut-être qu’il n’en serait pas là. Il y avait beaucoup de choses qui auraient rendre les choses différentes, mais ce qui état fait été fait alors se prendre la tête avec des et si, ça n’allait rien changer à l’histoire. Picoler non plus de toute évidence, mais ça aurait au moins le mérite de se changer les idées pendant un court instant, c’était déjà ça de pris. « Au bout du compte, on doit toujours obéir à quelqu’un. » Il n’avait pas l’impression que ce soit nécessairement plus mal. Un léger sourire sur les lèvres, il lança un regard en coin à son camarade. « Et qu’est-ce que fait un pirate une fois sur terre ? On dit qu’ils se vautrent dans les tavernes et les bordels. J’ai mal choisi ma vocation. » Les pirates avaient une mauvaise réputation dans la Navy, ils n’étaient bons qu’à picoler et baiser quand ils n’étaient pas en mers en train de tuer. Evidemment, dans la Navy on valait forcément mieux que ça. Pourtant d’après lui ces derniers temps, il y avait autant d’hommes de la Navy que de pirate dans la taverne ou dans le bordel. Une belle ironie. Un léger rire passa le seuil de ses lèvres suite aux paroles de son compagnon. Il n’avait pas tort dans le fond. Demander l’avis de Sybell avait de venir à New Providence aurait pu être une bonne idée. Il avait voulu la fuir. Idée stupide. Il laissa échapper un léger soupire avant d’avaler le contenu de son verre cul sec. « Pour ma part, je pense que si Sybell me cherche elle saura pertinemment où venir me chercher. Faudrait-il encore qu’elle ose poser un pied à Nassau. » Meme s’il n’avait pas pris le temps de prévenir Sybell de son départ, elle n’était pas sotte et elle se douterait bien qu’il était parti s’affaler dans une taverne. Pas qu’il avait particulièrement l’habitude de picoler, juste qu’il avait tendance à le faire de plus en plus souvent depuis qu’elle était arrivée à South Hamilton et encore plus depuis son entrevue avec Victoire. Vider les bouteilles de leurs résidences ne suffisait plus, prendre d’assaut la taverne était une bien meilleure idée. Il fit signe au tenancier de le servir de nouveau et contempla son verre d’un air perdu. Aries voulait du croustillant ? Parfait, il en avait sous la dent. « Voyons voir, est-ce que l’histoire de comment j’ai réussi à passer del'homme persuadé qu’il n’aurait jamais d’enfant à celui qui se retrouve bientôt père de deux enfants de deux femmes différentes t’intéresse ? » Aries savait que les grossesses de Sybell ne s’étaient jamais bien terminées, ils avaient travaillé ensemble suffisamment de temps pour partager les histoires désastreuses de leurs vies de couple. Ils étaient dans la même situation, pères d’enfants jamais destinés à vivre, pourtant la roue avait tournée pour Gabriel, mais il fallait croire qu’elle avait un peu trop tournée.
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Aries Costello
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MessageSujet: Re: (gabriel), time is a river   (gabriel), time is a river EmptyVen 3 Avr - 2:55

pain is no credential here, it's just a shadow

i stepped into an avalanche, it covered up my soul. when I am not this hunchback that you see, i sleep beneath the g o l d e n hill. you who wish to conquer pain, you must learn to serve me well. you strike my side by accident as you go down to your goal. this c r i p p l e here that you clothe and feed is neither starved nor cold. w/gabriel moriarty & aries costello.

Durant toute sa vie, Aries avait déjà eu le loisir d’admirer combien le temps pouvait passer incroyablement vite et effroyablement lentement. Parfois. Un genre d’ironie destinée à hanter les âmes de cette terre. Etait-ce ça, alors, le grand cadeau du Tout Puissant ? Ses grands desseins pour l’humanité qu’il avait façonnée de ses propres mains salvatrices ? Dans ce cas-là, mieux valait-il pour tous ces désespérés de hanter les lieux tels que celui-ci : dans ces moments-là, alors que toute l’immuabilité de la vie pesait sur les épaules voutées de l’humain, l’alcool s’avérait être un pansement plutôt efficace. Un jour, l’espagnol finirait par crever des excès d’alcool et de sexe qui faisaient son quotidien ; il n’y pensait pas encore, préférant penser à une fin plus glorieuse, au bout d’une épée ou sous le coup d’un canon. C’était la mort qu’on lui avait assignée tôt ou tard, lorsqu’on avait décidé que le cadet des Costello rejoindrait l’armée, la Marine Royale Britannique. Certes, il avait changé de camp, mais continuait de naviguer les mers sous un pavillon qui, pour beaucoup, n’était que synonyme de danger et de mort imminente : les pirates vieux se faisaient de plus en plus rares, et Aries savait déjà que peu de choses le retiendraient dans cette vaste fumisterie terrestre quand son heure serait venue. Pas sa famille, disparue dans la masse d’existence ; pas sa femme, toujours empêtrée dans la haine qu’elle avait à son égard – qu’ils avaient à leur égard – pas Eleanor, avait-il cru, alors que la jeune femme s’était littéralement évaporée des côtes irlandaises où il avait pensé pouvoir la retrouver. Combien de tempêtes, de morts imminentes avait-il affronté l’esprit solide à l’idée de reposer un jour les yeux sur l’irlandaise qui avait tant fait revivre son âme ? Sentir ses baisers sur ses lèvres, sa peau caressant chaque parcelle de son épiderme ; l’arôme de ses cheveux, la chaleur de sa présence à ses côtés. Tant de remèdes à ce qu’il avait cru être un imperturbable chagrin : sans doute que la place qu’avait prise Eleanor à une époque aurait dû être celle de Serenity. Mais Aries n’était pas une créature qui portait sur ses épaules le poids de la culpabilité de l’adultère, et c’était tout son être qui se refusait à l’idée de polluer le songe d’Eleanor de quelques pensées parasitaires. Ils n’étaient qu’un passé, après tout ; n’avaient été qu’un passé, du moins, jusqu’à ce qu’elle revienne dans sa vie aussi brusquement qu’elle en avait été arrachée, à jamais perdue, la sentence crachée par la première prostituée qu’il avait reconnue dans ces bas-fonds de Dublin. A mesure que sa colère s’était liquéfiée dans ses veines, que le refus catégorique de toute vérité s’était effondré à sa raison, Aries avait fini par se faire une idée ; par comprendre ce qui avait bien pu pousser la jeune femme à fuir ces endroits si misérables où il l’avait trouvée une fois. Qu’aurait-elle fini par penser de lui, après tout, s’il n’était revenu qu’un an après, alors qu’elle aurait passé encore des mois à connaître la misère de la prostitution pour lui ? Certes, ça n’avait pas été ce qu’il lui avait demandé – pas de manière directe – mais tout ceci aurait été conséquences de ses promesses qui avaient mis trop de temps à être tenues.

Dures réalités qui s’abattaient en vagues déferlantes entre chaque verre d’alcool ; soudainement, chaque parcelle de songe qui habitait l’esprit d’Aries rendait la présence de Gabriel à ses côtés encore plus appréciable – c’était comme si un Dieu quelconque avait répondu à une prière profondément enfouie en lui, un espoir auquel il n’aurait jamais osé se raccrocher. Après tout, dorénavant ils appartenaient à deux camps diamétralement opposés, si souvent condamnés à s’affronter que la haine pouvait aisément menacer de faire basculer leur tête à tête. Tous les deux, Gabriel comme Aries, s’accrochaient à l’espoir que rien de tel ne puisse arriver : perdre ce lien fraternel et impérieux avec Gabriel reviendrait à couper le dernier cordon qui le raccrochait à son ancienne vie. Une vie un tant soit peu honorable, et où, somme toute, il ne pouvait oublier les bons souvenirs qui le poursuivaient parfois. Le visage de son père, les sourires de toute sa famille. Serenity et lui, si heureux, si jeunes ; tellement inconscients que le temps pouvait passer si vite, et avec de telles répercutions. L’horloge de la vie avait balayé bien des choses sur son passage, mis à sac ce que l’espagnol avait toujours vu comme des assurances dans sa vie, des choses qui ne pourraient jamais changer. Oui, devant l’autel, sous le regard du Saint Esprit, Aries avait été persuadé qu’il pourrait toujours aimer Serenity, et que rien, rien ne pourrait jamais transformer cet amour en amertume. Que rien ne le ferait se détourner de ses devoirs – de mari, de soldat. Restaient quelques miettes de croyance auxquelles Costello s’accrochait encore : la liberté qui vibrait dans ses veines, et le sentiment grandiose qu’il ressentait dès que le Flying Dragon déployait ses voiles dans le vent pour quitter le port. N’importe quel port. Là où la terre représentait ce qui ne bougeait pas, ce qui n’était que destiné à se fondre dans l’immobilité, la mer était une source de vie incroyable, toujours en mouvement, imprévisible à sa façon. Et finalement, parfois même les tempêtes devenaient de délicieuses perturbations, des surprises dans une vie morne et à la destination au combien prévisible. La tombe, toujours la tombe ; devaient-ils forcément être pitoyables dans cette existence ? On lui avait promis une autre vie après celle-ci, une demeure éternelle pour son âme éternelle. Mais en son for intérieur, le pirate savait déjà qu’il n’y croyait plus : sa dernière demeure serait la mer, où on jetterait son corps pour y disparaître dans les flots glacés. Et en sa mémoire, on se souviendrait de chaque obstacle qu’il avait franchi pendant toute son existence – la bravoure avec laquelle il s’est dévoué corps et âme à la Nation Britannique. La ferveur avec laquelle il avait aimé. Lui qui avait tant désiré être le seul maître de sa vie, avait d’ores et déjà eu tout le loisir de découvrir qu’il avait bien des maîtres à qui répondre. Un capitaine, qui l’enchainait irrémédiablement à ce port qui agissait sur lui comme une malédiction. Un Bon Dieu, qui menaçait au moindre caprice de faire basculer sa vie dans un sens ou dans l’autre. La mort elle-même, menaçant toujours de refermer sur lui sa grande cape noire. « On obéit tous à quelqu’un, ouais. La vocation d’un pirate est de savoir quand est-ce qu’on peut contourner les règles et les utiliser de la manière la plus optimale qui soit. » la mélopée sombre de ses songes ne l’empêcha pas de laisser un sourire torve passer sur ses lèvres, communiquer avec son ami.

Oui, sans doute qu’il y avait un brin de réputation qui avait toujours poursuivi Aries ; tout le monde avait toujours la fâcheuse tendance d’évoquer les bordels dès qu’il était dans le coin – d’aucun ne pouvait se permettre de le juger cependant, quand bien même avec Eleanor, Aries avait bien tôt découvert qu’aucune passion ne l’avait animé chez les catins. Rien ne valait l’amour, pur et dur, l’amour de la chair, l’amour du cœur ; ce bien rare à chérir, si aisément perdu. De bien des manières, Aries et Gabriel étaient deux âmes tout à fait aptes à se comprendre l’une l’autre : bien jeune qu’il avait été à l’époque de la mort de son fils, Aries avait pu trouver un certain refuge en la présence de Gabriel. Même si parfois ils s’étaient contentés de picoler en silence, sans dire mot. La force des choses voulait qu’ils portent tous les deux ce même fardeau, l’idée de ne pas être désigné comme digne d’être père. D’infliger ça à une femme ; de regarder celle à qui on a promis l’amour éternel, se détourner, et saigner, souffrir, encore et encore d’une perte qu’ils ne pourraient jamais comprendre. Si la mélancolie habitait encore Aries, celui-ci était bien conscient cependant que c’était Serenity qui avait porté Ignacio dans son ventre pendant neuf longs mois, que c’était elle qui avait passé le plus de temps à s’occuper de lui, à s’accrocher corps et âme à cette petite vie. Il avait été si désespéré de lui donner un tant soit peu d’espoir à leurs heures les plus noires qu’il avait défié Dieu, cherchant le Salut auprès d’une hérétique, une diseuse de bonne aventure qui s’était avérée être une menteuse du début à la fin. Londres et ses empreintes sur l’existence ne disparaitraient sans doute jamais ; pas même pour Gabriel. L’ironie pernicieuse de la vie percuta l’espagnol de plein fouet : s’il lui fallut quelques secondes pour ingérer les paroles prononcées par son ami, sa réaction ne se fit pas attendre. C’est un rire, non pas moqueur, mais presque jaune et désespéré qui passa ses lèvres, alors qu’il peinait même à coincer le rebord de son verre entre ses lèvres pour en avaler une longue lampée pour faire plus aisément glisser les couleuvres qui s’étaient réfugiées dans sa gorge. L’amertume de l’alcool lui parut plus brûlante que jamais : et devant son verre vide, Aries ne fit pas le moindre signe vers le tenancier, comme trop content de profiter de ce moment en tête à tête avec Gabriel, loin des regards des uns et des autres. « Tu te souviens… cette femme en Irlande. Y’a cinq ans à peu près… tout le monde a fini par croire que j’avais fait le tour de toutes les filles du bordel de Dublin. » combien de temps avait-il mis avant d’ouvrir la bouche pour commencer à parler ? Il ne savait pas, exactement ; tout ce qu’il savait, c’était que chaque introspection dans son passé réveillait des braises brûlantes. « Il n’y en a jamais eu qu’une. Je crois que c’était la seule fois où on pouvait vraiment dire que je me détournais de mon mariage. » parce que ça n’avait pas été une fugace passion durant à peine une nuit, ça n’avait pas été juste deux corps s’entrechoquant dans un espoir désespéré d’oublier. Eleanor avait complètement fait fondre Serenity dans l’ombre, et l’amour qu’il avait ressenti pour la jeune femme avait été aussi brillant qu’un soleil, éternel qu’un océan aux abysses noirs. De quoi culpabiliser, sans conteste, plus qu’un coup de canif, une blessure à l’épée dans son contrat de mariage, ses promesses à Serenity. Et il n’en avait eu rien à foutre. « Je suis retourné la chercher, dès que j’ai pu. » se soustrayant à l’observation d’un petit trou dans le mur face à lui, Aries lança un rapide regard en biais à son ami. « Il s’avère qu’au final elle est ici, à Nassau. Et qu’elle travaille pour ma femme, maintenant, par je ne sais quel procédé tordu du Destin. » en d’autres temps il aurait dit que Dieu était responsable de tout cela, un grand schéma dans ses idées pour ses pauvres âmes humaines. Mais il ne croyait plus en Dieu depuis bien longtemps. « Et cinq ans plus tard, j’ai pu découvrir que j’avais un enfant, moi aussi. » comment pouvaient-ils avoir des destinées entremêlées de la sorte ? Cette fois-ci, aucun sourire ne vint passer les lèvres d’Aries dans l’espoir de détendre l’atmosphère : il préféra se contenter d’observer Gabriel dans le blanc des yeux pour de longues poignées de seconde. Finalement, il leva son verre au moment où le tavernier passa devant eux, faisant signe à son ami pour trinquer. « Au Destin. Qui, quoiqu’on fasse, trouve toujours un moyen de nous dépasser. » et sans plus de cérémonie, il avala son verre cul sec, l’alcool montant dans une chimie brute jusqu’à son cerveau qui tambourina dans un désordre nouveau, effervescent. « Alors comme ça, le pieux Gabriel a commis le péché d’adultère ? » force était de constater que c’était amusant, puisque de ce côté-là, Aries et Gabriel avaient toujours eu un code de conduite opposé. Au final pourtant, ils se retrouvaient tous les deux au même point ; ici, dans cette taverne. A Nassau, incapables de croire au grand chemin que Dieu, ou le Destin avait tracé pour eux.
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