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MERCI DE PRIVILÉGIER LES HOMMES SUR LES NAVIRES ET LES FEMMES A TERRE ! Il y a également de nombreuses choses possibles pour les femmes à terre ;)
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 some catching up needed. ft Sal

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Aliénor McKay
Aliénor McKay
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MessageSujet: some catching up needed. ft Sal   some catching up needed. ft Sal EmptyDim 15 Mar - 22:59


Aliénor & Sal

some catching up needed
La nuit est déjà tombée lorsqu’Aliénor accoste sur la plage de Nassau dans la petite barque de fortune du Rising Sun. Une fois de plus, elle y a passé la journée à nettoyer le navire de fond en comble pour qu’il soit prêt à reprendre la mer quand il le devrait. Elle s’étire de tout son long une fois à terre et entame le chemin la ramenant chez elle. La jeune femme aura un bon bout à pied à parcourir avant de pouvoir se délasser dans son lit, mais elle avait choisi vivre en retrait de Nassau pour ne pas perdre son objectif de vue et se laisser distraire par les bruits venant de la taverne ou du bordel. Au fur et à mesure qu’elle se rapproche du centre, ces bruits qu’elle cherche à éviter à tout prix se bousculent pour ne former qu’un épais brouhaha. Il n’y guère personne dans les rues, tous doivent se bousculer au bar de la taverne, aux tables de l’auberge ou dans les bras des prostituées de Nassau. Aliénor n’a pas le temps pour ces niaiseries. Elle marche rapidement, son fin manteau de cuir noir volant derrière ses jambes et ses cheveux se soulevant et retombant sur ses épaules au rythme de ses pas. Son maquillage s’étant presque dissous, elle veut rentrer le plus vite possible pour éviter qu’on ne la voit et qu’on la méprenne pour une fille de joie. C’est déjà arriver, une fois. L’homme s’en souvient encore, ou plutôt sa mâchoire s’en souvient encore.
Alors qu’elle passe devant la fameuse taverne de Nassau, la porte s’ouvre brusquement, venant s’écraser contre le mur et créant un choc impressionnant pour une collision entre deux panneaux de bois. Aliénor sursaute et se dissimule du mieux qu’elle peut à l’ombre d’une autre habitation. Deux hommes, plutôt bien bâtis, tiennent un troisième par les bras avant de le jeter au sol, comme un vulgaire amas de linges. Ils ricanent et se bousculent mutuellement, rituel purement masculin qu’elle n’a jamais saisit, et s’apprêtent à regagner la salle. Mais c’est sans compter sur l’homme à terre qui parvient à se relever et semble vouloir continuer la provocation. Titubant et dégageant une forte odeur d’alcool, Aliénor ne lui donne pas une minute face aux deux autres. Etouffant un rire, la jeune femme reste tapie dans l’ombre à apprécier le piteux spectacle qui s’offre à elle. L’un des deux hommes pousse simplement l’ivrogne qui tombe à nouveau à la renverse, non sans lâcher un flot d’insultes le temps qu’il parvienne à se remettre sur ses jambes. Bien qu’elle trouve remarquable l’entêtement du troisième homme, Aliénor ne peut s’empêcher d’éprouver de la pitié pour cet individu qui ne trouve que l’alcool comme exutoire.  

« Allez Graham, joue pas aux imbéciles et rentre chez toi… On en a assez vu pour la soirée ! » dit l’un des deux gaillards en ricanant, suivi de près par son ami.

Graham ? Est-ce le prénom ou le nom de l’homme ivre ? Graham… Ce nom résonne dans la tête et les entrailles d’Aliénor. Se peut-il…? Non… Aliénor n’a aucune idée de ce que ce médecin qu’elle a connu étant jeune a pu devenir mais elle se souvient de sa prestance, de son sourire et de l’odeur de son eau de Cologne… Il n’a rien à voir avec cet homme qui peine à  trouver son équilibre… L’entendant encore proférer des insultes et sentant que les deux gaillards s’impatientent, Aliénor sort de sa cachette et vient à la rencontre du dénommé Graham. A la lumière des lanternes de la taverne, elle n’a plus de doute, c’est bien lui. Son médecin, son sauveur… Comment a-t-il pu en arriver à ce point ?

« Ca ira messieurs, je m’occupe de lui maintenant… » dit-elle calmement en les gratifiant d’un grand sourire.

Elle passe outre les remarques perverses et autres insinuations douteuses en hissant le bras de l’homme autour de ses épaules déjà courbées par la journée qu’elle a passé sur le Rising Sun.
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Sal Graham
Sal Graham
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MessageSujet: Re: some catching up needed. ft Sal   some catching up needed. ft Sal EmptyDim 22 Mar - 21:53



sad, wicked, broken


Bon sang, le monde tournait fort. Et vite. Et mal. Pas assez bien pour Sal Graham en tout cas, qui titubait et dont les pieds touchaient à peine le sol alors qu’il sentait confusément qu’on le portait vers la porte de la taverne. L’esprit totalement embrumé par les vapeurs dévastatrices de l’alcool, le comptable du bordel ne tenait même plus debout et avait à peine la force de protester alors qu’on le traînait sans ménagement hors de l’établissement, un par chaque bras, sans écouter ses protestations. Il lui semblait même qu’on riait, tiens. Tout à coup la lumière et la chaleur de la taverne ne furent plus qu’un lointain souvenir et le froid mordant de l’extérieur le saisit à la gorge. Puis une poussée dans le dos, des bras qui le lâchent, et Graham alla s’aplatir sur le sol boueux de la rue, étouffant un grognement de douleur. Bordel. Quelque part dans le lointain, il entendit des rires moqueurs, et s’accrochant à un semblant de courage, il se releva maladroitement pour apostropher ses deux bourreaux.

« Hé, Murray. C’est pas une façon de traiter les clients fidèles. R’tourne toi et bats-toi, lâche ! »

Seuls des rires lui répondirent, alors que Murray et son complice revenaient vers lui et, d’une nouvelle poussée, le flanquèrent à nouveau à terre. Sal grimaça alors que son dos percutait un poteau, avant de se sentir glisser au sol, la tête lui tournant plus que jamais dans un vertige abominable qui lui fit croire un instant qu’il allait s’évanouir. Seigneur, il était vraiment dans un sale état ce soir. Son corps et son cerveau oubliaient même de travailler ensemble. Sa tête n’était plus qu’un épais brouillard alors que son corps fracassé essayait désespérément de se remettre debout, luttant vaillamment contre les courbatures et les coups, luttant pour un semblant de dignité qu’il avait depuis longtemps jetée aux oubliettes. Dieu qu’il était pitoyable. Et les deux hommes qui le laminaient le savaient dix fois mieux que lui. Ils le voyaient, eux.

« Allez Graham, joue pas aux imbéciles et rentre chez toi… On en a assez vu pour la soirée ! »

Va te faire voir Murray, aurait-il voulu s’exclamer avant de lui décocher un coup de poing en pleine face, mais il était à peine capable de se redresser en s’appuyant contre le poteau. Ravalant sa rage et sa frustration face à son évidente perte de contrôle, Sal fut obligé de se contenter d’un regard furieux à son interlocuteur. Il détestait qu’on le prenne pour un imbécile, il détestait qu’on le traite comme un gamin, qu’on lui tapote la tête en lui disant d’aller se recoucher. Va mourir Murray, tu vas voir ce que je vais te mettre… une fois que je serai à nouveau sobre. Mais une fois qu’il serait à nouveau sobre, il savait très bien qu’il ne reviendrait jamais. Sauf pour boire. C’était le cycle de la vie de Sal Graham.

Soudain, Sal sentit quelqu’un se glisser sous son bras et des épaules le soutenir. « Ca ira messieurs, je m’occupe de lui maintenant… » Diable, une voix de femme ? Tournant la tête et plissant les yeux, Sal aperçut effectivement des traits féminins malgré les tâches noires de maquillage sur le visage, fin et aigu, de sa… sauveuse ? Les voix de Murray et de son copain n’étaient déjà plus que lointaines, l’attention de Sal entièrement redirigée sur le drôle de bout de femme qui venait de voler à sa rescousse. Une peau sombre et tâchée de noir, des cheveux bruns, des yeux impénétrables… bizarrement, il doutait que cette femme-là soit du genre à rester gentiment à la maison. Si elle prenait la peine de défier deux hommes bâtis comme ces deux-là, il y avait fort à parier qu’elle avait un peu de caractère. Et pas que, songea-t-il en sentant contre sa hanche le fourreau d’une dague, ou quelque chose de similaire. Dans la brume de son cerveau alcoolisé, Sal trouva la chose fort intéressante. Au passage, il trouva aussi que malgré tout ce noir sur sa figure, la demoiselle n’était pas désagréable à regarder.

« Suis-je donc si pitoyable que je doive attendre du secours d’une parfaite inconnue ? » marmonna-t-il en esquissant un sourire teinté d’amertume. « Vous étiez impressionnante face à ces deux brutes sans cervelle. La mienne me fait un peu défaut à l’heure actuelle, mais je sais reconnaître une femme exceptionnelle quand j’en vois une. »

Levant la tête pour respirer un peu de l’air relativement frais de Nassau, Sal fit de son mieux pour redresser sa carcasse déglinguée et marcher sans trop s’appuyer sur la jeune femme – une entreprise qui s’avéra difficile après trois pas et un dernière qui faillit l’envoyer à nouveau par terre, si elle ne l’avait pas rattrapé au bon moment.

« Mais quel empoté je suis… » grogna-t-il en se résignant. « Je crois qu’il va falloir que vous m’accompagniez un peu plus loin… si ça ne vous dérange pas, bien sûr. »
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Aliénor McKay
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MessageSujet: Re: some catching up needed. ft Sal   some catching up needed. ft Sal EmptyLun 23 Mar - 19:41


Aliénor & Sal

some catching up needed
« Suis-je donc si pitoyable que je doive attendre du secours d’une parfaite inconnue ? Vous étiez impressionnante face à ces deux brutes sans cervelle. La mienne me fait un peu défaut à l’heure actuelle, mais je sais reconnaître une femme exceptionnelle quand j’en vois une. »

Foutre Dieu, il parle. Je ne sais pas à quoi je m’attendais exactement mais je me suis sûrement dit que l’opération se déroulerait certainement mieux s’il s’évanouissait ou du moins s’il ne l’ouvrait pas. A vrai dire, j’ai peur de ce qu’il pourra me dire une fois que ces idées seront redevenues claires. Je ne sais pas s’il approuvera ma décision, s’il me fustigera ou s’il m’ignorera. Tout ce que je sais c’est qu’une chaleur étrange m’a saisi lorsque je fus certaine qu’il s’agissait de mon Sal. Oui, parfaitement, mon Sal. D’aussi loin que je me souvienne, il a toujours été là pour moi lors de ses déplacements à Glasgow. Il pouvait se passer des semaines entières avant que je ne le revois mais à chaque rencontre, aussi courte fut-elle, j’étais emplie d’une joie intense et brûlante. Je pouvais sentir à l’époque qu’il était jeune. Pas assez pour que quoi que ce soit puisse arriver entre nous, pour mon plus grand malheur, mais il y avait cette relation à la fois étrange et puissante. J’ai eu du mal à me remettre de son départ. Autant dire que j’ai très mal vécu son absence et la monotonie des semaines qui s’ensuivirent. Autant, j’avais de quoi vouloir vivre un autre jour lorsque je savais qu’il reviendrait tôt ou tard, autant après sa dernière visite, je n’aspirais plus à grand-chose. Mais après tout, qui dit qu’il a vécu cette époque de la même manière ? Qui dit qu’il se souviendra de moi ?
Je soupire en levant les yeux au ciel et presse mes lèvres pour ne pas répondre de méchanceté. Et ce n’est pas ce qui manquait. Depuis Nassau, je n’ai plus vraiment de capacité à répondre poliment et gentiment aux hommes, étant trop habituée à ne recevoir que des insultes. Entendre de gentilles choses d’une voix masculine, qui visiblement ne me reconnaît pas malgré les mois passés ensemble, me fait quand même chaud au cœur. Je ne peux m’empêcher de retenir un rire léger lorsqu’il tente de se soutenir par lui-même mais finit par retomber de tout son poids sur mes épaules. La réplique qu’il lâche à ce moment précis me fait écarquiller les yeux. Est-ce qu’il est en train de me faire du gringue ? Je ne vais pas dire que ça ne me plait pas, c’est toujours flatteur, mais de là à lui retourner la faveur, peut-être pas. Néanmoins, je dois bien lui poser quelques questions, ne serait-ce que pour savoir où m’en débarrasser de ce gaillard saoul.

« Et où allons-nous dans ce cas, mon ami ? J’ai moi-même eu une rude journée et la route jusqu’à chez moi est longue… » dis-je le plus calmement du monde, sans tonalité équivoque ou qui pourrait être interprétée à tort.

Je garde tout de même à l’esprit qu’il n’est pas lui-même et m’attelle à ressasser ses qualités pour ne pas lui en vouloir pour ce faux pas. Et puis c’est peut être moi qui m’emporte en voyant cela comme de la drague. Peut-être est-il simplement poli. D’aussi loin que je me souvienne, il me parlait d’une femme. Mais je n’arrive plus à déterminer s’il s’agissait d’une sœur, d’une mère ou d’une épouse. Ma curiosité galopant vivement, je ne peux m’empêcher de faire la discussion dans les ruelles sombres. Les regards se posant sur nous ne sont pas avares d’assomptions, je préfère donc en détourner mon attention et m’intéresser à mon vieil ami.

« Qu’est-ce qui vous à amener à vous retrouver dans cet état l’ami ? C’est un peu triste de terminer une aussi belle soirée de la sorte… » je lui confis sans pour autant laisser entendre un quelconque jugement.
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Sal Graham
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MessageSujet: Re: some catching up needed. ft Sal   some catching up needed. ft Sal EmptyVen 1 Mai - 15:37



sad, wicked, broken


S’il n’était pas aussi déconnecté de la réalité, Sal aurait sûrement reconnu le visage pourtant maquillé de sa sauveuse. Le médecin avait toujours eu une bonne mémoire des visages et des voix, un vrai physionomiste qui avait toujours réussi à reconnaître ses vieilles connaissances mais après des années passées sans les voir. Visiblement, cette capacité disparaissait avec l’alcool. Avec la quantité qu’il en avait ingurgité depuis quatre ans, il n’aurait pas été surprenant que ses capacités cérébrales aient été quelque peu amoindries. Une tragédie, un lent processus d’autodestruction pour les quelques personnes saines d’esprit de son entourage – et qui malheureusement n’étaient pas ou plus là pour le lui dire et le tirer de cette spirale infernale. Ce soir-là, la seule personne à apparemment se rendre compte de son état lamentable était pour lui une parfaite inconnue au maquillage de charbon. Qu’elle soit pirate, mercenaire, assassine, ou quoi que ce soit d’autre, ça n’avait pas d’importance pour Sal. Si elle réussissait ne serait-ce qu’à le ramener pas trop loin de chez, il lui en serait infiniment reconnaissant.

« Et où allons-nous dans ce cas, mon ami ? J’ai moi-même eu une rude journée et la route jusqu’à chez moi est longue… » reprit la jeune femme en commençant à marcher, le soutenant avec la même facilité que s’il avait été un fétu de paille.
« Au bordel. » lâcha-t-il en grimaçant de douleur, les coups distribués commençant à se faire sentir. Puis il aperçut du coin de l’œil la tête de sa sauveuse. « N’allez pas vous faire de fausses idées, c’est juste là que je travaille. » précisa-t-il avec un sourire amusé. « Et que le patron a eu la bonté de m’accorder une chambre pour m’éviter la rue. C’est tout près d’ici, à deux pâtés de maison seulement. Je ne vous retiendrai pas longtemps. »

Et l’étrange duo se mit en marche, clopin-clopant en ignorant les regards hilares des quelques passants encore debout à cette heure – mais après tout, Nassau était une ville qui ne dormait jamais. Le regard de Sal dérivait déjà dans le vague, quand la voix de son accompagnatrice le ramena à la réalité.

« Qu’est-ce qui vous à amener à vous retrouver dans cet état l’ami ? C’est un peu triste de terminer une aussi belle soirée de la sorte… »
« Une langue trop pendue et un peu de malchance, je suppose. » répondit-il avec un rire. « Ces messieurs étaient des clients insatisfaits de mon cher patron, et ils sont venus me demander des comptes… malheureusement l’alcool a tendance à me faire perdre mon sens du commerce et ma patience. La leur n’a pas duré très longtemps non plus… »

S’attirer des ennuis était devenu une seconde nature chez Graham depuis qu’il était arrivé à Nassau. Sans Sheona pour le garder du bon côté de la barrière ni Wolfe pour attirer l’attention sur lui ou faire pire, il était tout seul pour se jeter la tête la première dans les problèmes et avait oublié le mode d’emploi pour s’en tirer. Il ne le cherchait même plus, à vrai dire. Comme s’il fonçait délibérément tête baissée en se disant qu’il finirait bien par s’éclater le crâne quelque part et que tout ce bazar s’arrêterait enfin. Il tentait le diable et le destin tout à la fois et s’en tirait, d’une façon ou d’une autre, souvent lamentable ou pathétique, comme cette nuit-là avec sa mystérieuse sauveuse. Ca faisait longtemps qu’il avait renoncé à ce qui lui restait de dignité de toute façon.

Grimaçant derechef, Sal fit un effort pour se redresser et se détacher un peu de l’épaule de la jeune femme pour la soulager un peu de son poids, s’aidant de sa main pour s’appuyer contre le mur. Diable, Murray ne l’avait vraiment pas raté. Il avait sûrement une ou deux côtes fêlées, et Haytham allait sûrement bien se moquer de lui le lendemain en le voyant fracassé de la sorte. Un vertige força Sal à s’arrêter un instant, la tête tournant bien trop vite pour lui, une suée lui humidifiant le front.

« Ca va aller. » dit-il à son escorte. « Juste un instant… » Adossé au mur, il laissa sa tête aller contre la pierre, se concentrant sur la fraîcheur des pierres humides dans son dis à travers son manteau boueux. Puis, levant les yeux vers le ciel, il esquissa un sourire et fit un geste en direction de la jeune femme pour lui indiquer de le rejoindre. « Venez voir. » Lui attrapant délicatement le bras, il l’amena à ses côtés contre le mur et lui montra le ciel. « On voit la voie lactée d’ici. Etonnant dans un bouge comme cette ville, de pouvoir apercevoir pareille merveille… » sourit-il avant de tourner la tête vers elle, curieux, scrutant ses traits aigus et fins, comme une statue guerrière des temps anciens. « Et vous ? Qu’est-ce qui amène une femme de votre trempe à Nassau… et pire encore, pourquoi aider un pauvre idiot comme moi ? Vous avez sûrement mieux à faire de vos soirées – un équipage, un ‘ami’ peut-être à retrouver… »

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Aliénor McKay
Aliénor McKay
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MessageSujet: Re: some catching up needed. ft Sal   some catching up needed. ft Sal EmptyMer 6 Mai - 16:36


Aliénor & Sal

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Je tressaille à l’écoute de sa réponse. C’est un frisson mélangé d’excitation et d’appréhension qui me parcourt l’échine et me force à me redresser pour me débarrasser de cette sensation gênante. Le bordel. Dieu qu’il avait régressé. Je me souviens d’un médecin prestigieux et bon, attentionné et professionnel… Se peut-il qu’il soit affecté au bien-être des travailleuses ? Cela n’en resterait pas moins une régression à mon sens, mais qui suis-je pour juger ? Moi, fille de noble devenue pirate après une fugue. Je garde le silence au fur et à mesure qu’il se justifie après sa réponse plutôt abrupte et finis par esquisser un léger sourire du fait de sa maladresse. De sa volonté d’écourter le temps passé ensemble, j’en tire qu’il n’apprécie que peu la compagnie de la Aliénor devenue pirate. Du moins, il ne m’apprécie pas autant qu’à l’époque écossaise. Un léger pincement au cœur me fait revenir à la réalité. Cette réalité où nous ne nous connaissions plus, où chacun avait poursuivis son chemin sans regarder en arrière et où nous évoluions dans deux mondes encore plus différents qu’auparavant. Je l’écoute me raconter les circonstances qui ont mené à sa situation et je ne peux m’empêcher de rire sarcastiquement. S’il est vrai que l’alcool a plus ou moins le même effet sur tout le monde, je n’imaginais pas Sal Graham y succomber dans de telles mesures. Je secoue ma tête d’un air désapprobateur tout en arborant un sourire montrant la légèreté avec laquelle j’accueille la nouvelle. Il est décidément de plus en plus compliqué de dissocier l’homme qui m’a sauvée et celui que je venais tout juste de tirer d’une mauvaise passe…
Je peux le sentir se redresser et s’éloigner progressivement, reprenant son indépendance. J’imagine qu’il doit avoir subit plus que des blessures superficielles et voudrais insister pour qu’il ne tente rien de trop dangereux, mais j’imagine aussi qu’il ne voudrait pas forcément recevoir de directive de la part d’une jeune femme. En le voyant tituber et s’adosser au mur, je me précipite peut-être un peu trop vite, pour le soutenir à nouveau.
Il me dit que tout va bien puis se mue dans un nouveau silence. Je jette un regard autour de nous, la rue est calme comparée aux axes que nous venons de quitter. J’aperçois alors mon reflet dans une casserole pendant d’un toit voisin. Pas étonnant qu’il ne me reconnaisse pas avec le maquillage que j’arbore. Je me convaincs qu’il s’agit d’un choix et me remémore chaque raison qui a mené à cette décision. Puis je sens sa main se refermer doucement sur mon bras alors qu’il m’attire contre lui. Je suis plus attentive à son torse contre le mien que par sa remarque sur les étoiles, bien que je suive du regard le doigt qu’il pointe vers le ciel. Il est difficile de réprimer des sentiments vieux d’une dizaine d’années.

« Et vous ? Qu’est-ce qui amène une femme de votre trempe à Nassau… et pire encore, pourquoi aider un pauvre idiot comme moi ? Vous avez sûrement mieux à faire de vos soirées – un équipage, un ‘ami’ peut-être à retrouver… » dit-il soudain, me sortant de sa torpeur.

J’hésite. Dois-je lui dire qui je suis, au risque de perdre ma couverture et ainsi de sûrement redevenir qu’une simple fillette à sauver ? Peut-être pourrais-je simplement lui révéler des indices et profiter de cette considération de femme dont il me gratifie depuis que je suis venue à son secours… Serait-ce mal de tirer avantage de la situation ? M’en voudrait-il ?

« C’est une bien longue histoire et je doute qu’elle vous intéresse réellement, mon cher… » je commence d’une voix lasse. Je me tourne vers lui, sachant qu’une torche éclaire mon visage et pourrais me trahir mais le reflet de la flamme dans mes yeux doit certainement jouer en ma faveur pour apparaître sous un profil avantageux. « Je pourrais certainement résumer le tout en vous disant que je suis arrivée d’Ecosse il y a peu, poussée par un père violent qui constitue ma famille entière pour qui je suis responsable de la mort en couche de ma mère. » dis-je en ponctuant le tout d’un sourire se voulant charmeur et désintéressé mais laissant paraître une certaine mélancolie.

J’en ai conscience, il me reste des progrès à faire pour incarner une parfaite désinvolture.

« Un capitaine m’a donné ma chance à bord de son navire, ce qui n’a pas forcément amélioré ma condition de femme à Nassau… Mais je compense en vivant en retrait de la ville, là où les habitants sont plus cléments et moins dans le jugement. » je finis en haussant les épaules.
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