omphale ›› amandine ››  vingt ans

PAYS : france FRÉQUENCE DE CONNEXION : 6/7j. VOTRE AVIS SUR NSWD : parfait COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : via bazzart, d'ailleurs j'avais demandé à être prévenue mais je n'ai pas eu le mp PERSONNAGE : inventé CÉLÉBRITÉ : sarah gadon VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : je dirais, laisser voir aux invités les fiches validées (ça peut aider à se faire une idée du forum, des personnages déjà inscrits) et puis, pareil, les invités ne peuvent pas voir tout le profil des membres, pour se faire une idée aussi c'est utile en tant qu'invités. UN DERNIER MOT ? : zoubi  

Ses pas chancelants l'emmenèrent droit vers le bastingage, juste à temps pour se pencher vers la mer et lui offrir son dernier repas. Rose, déjà si pâle de nature, était à présent blafarde. Ce teint noble qui couvrait d'ordinaire son visage, faisait maintenant place à la laideur du cadavre. Elle était montée sur ce maudit bateau la tête haute, une main posée sur son ventre légèrement rebondi et l'autre dans celle de son époux, le lieutenant Jon Gallant. Dès que la coque du navire s'était frottée à la houle de l'océan, le rêve et la fierté s'étaient transformés en cauchemar éhonté. Rose n'était que douleurs, nausées et vertiges. Penchée au bord du bateau, elle regardait l'océan avec désespoir, essuyant d'un revers de manche sa jolie bouche tâchée de vomi. Les matelots murmuraient derrière son dos, certains riaient sous cape, d'autres, plus sympathiques, la jaugeaient avec un air de compassion. Quant à son époux, cet homme qui l'avait enlevé à son pays pour la conduire sur une île à l'autre bout du monde, qui lui avait promis que le voyage serait merveilleux ; cet homme-là avait cessé de se tenir à ses côtés lorsqu'elle avait tâché son uniforme de ses rejets nauséabonds. Elle l'avait repoussé elle-même. Honteuse et misérable, elle s'accrochait au bastingage comme à une bouée de sauvetage, avant d'être reprise d'une nausée qui la refit déchanter. Elle n'avait plus rien à vomir mais un liquide au goût amer continuait à s'échapper de ses lèvres. Une vague téméraire lui éclaboussa le visage et elle se laissa glisser au sol, grimaçant et tenant son ventre qui la faisait souffrir. Une unique autre femme était présente sur le bateau, une femme engagée à Londres pour prendre soin de Rose durant le trajet, et peut-être même après, si la jeune femme s'y habituait. Cette dernière accourut auprès de Rose, qui tendit vers elle une main tremblante. « Agrippez-vous à moi ma Dame, vous avez besoin de vous reposer sur votre lit », fit-elle en l'aidant à se relever. Rose ne réagit même pas, se contenant d'obéir. Elle se redressa tant bien que mal, chancelante, et fit un pas puis un autre. Elle gémissait légèrement en se tenant le ventre, souffrante. Lorsqu'enfin Rose atteignit son lit, elle se laissa aller et laissa faire sa suivante lorsqu'elle l'aida à y mettre les jambes. Elle soupira longuement, ne remarquant pas l'expression figée de l'autre femme. « Ma Dame... Vous saignez », fit-elle. Rose leva un regard absent vers la main ensanglanté de sa compagne.
Elle saigna et hurla pendant des heures, avant d'accoucher d'une minuscule chose, triste et sans vie, un être à peine formé dont on pouvait seulement distinguer un semblant de corps, deux bras, deux jambes. Un cœur qui ne battrait pas.

**

uc