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 Un Jour Tu Verras...

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Serenity Costello
Serenity Costello
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MessageSujet: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptyJeu 2 Avr - 22:57



   
le soir cachera bien nos coeurs,  ces deux voleurs qui gardent leur bonheur

U.C


FICHE ET CODES PAR ILMARË


Dernière édition par Serenity Costello le Jeu 16 Avr - 15:56, édité 2 fois
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Aries Costello
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MessageSujet: Re: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptyDim 5 Avr - 0:26

now only the flicker can cling to this life

you fixed your eyes on us, your f l e s h and blood, a sculpture of water and unsettled dust and there was bad blood in us. we learned our lesson, genesis to the last generation so we wrestle with it all. the concept of grace, the f a i t h f u l concrete as it breaks our fall. our questions are all the same, a den of cold words. how they feel brand new, against different time frames. a den of cold words. w/serenity costello & aries costello.

Voilà quelques temps déjà qu’Aries avait croisé Serenity dans les couloirs de l’auberge ; la jeune femme l’observant comme s’il était une apparition inexpliquée. Avaient tourné dans l’esprit du pirate les quelques phrases qu’ils s’étaient échangées, son épouse se montrant bientôt plus encline au pardon qu’à leur précédent face à face : il était le bienvenue chez eux avait-elle sous-entendu dans un regard appuyant avec subtilité sur les mots. L’ironie aurait eu de quoi faire ricaner l’espagnol, alors même que sa femme parvenait à faire peser sur ses épaules la responsabilité des nuits qu’il avait passées à l’auberge plutôt qu’auprès d’elle : c’était elle, après tout, qui ne lui avait craché rien d’autre que de la rancœur en plein visage il n’y a pas si longtemps de cela – elle qui avait construit sa vie à Nassau et avait laissé trainer dans son sillage nombre d’indices prouvant qu’elle n’avait guère plus envie d’avoir Aries dans sa vie. Conciliant, et acceptant plus aisément la fuite que l’affrontement pur et dur qui menaçait de s’abattre sur eux depuis dix ans déjà, Aries avait préféré les murs presque chaleureux de l’auberge à une quelconque demeure matrimoniale : pour ce qu’était devenu leur mariage, il aurait tôt fait de constater qu’il n’avait pas sa place dans la maison de sa femme, tout comme dans son cœur. Tant de prétextes qui avaient bourdonné à l’esprit de l’espagnol la veille, alors qu’il s’était avachi dans un coin de la taverne, alignant les verres en solitaire : au fond de lui, il avait su que la compagnie de Gabriel cette fois-ci n’aurait rien changé – après tout, la dernière fois qu’ils s’étaient parlé  n’avait fait que confirmer au pirate l’assurance qu’il n’était, finalement, pas le seul à connaître tout un tas de déboires existentiels. Le Moriarty si respectable avait sans doute mieux à faire après le coucher du soleil que d’aller boire dans une taverne jusqu’à s’endormir sur la table : en ruminant ses songes, Aries avait lentement mais sûrement empilé toutes les raisons qui justifiaient son éloignement de la demeure possédée par Serenity – et jamais ces raisons n’avaient comporté le nom d’Eleanor, ou même la mention de son existence. A vrai dire, c’était mieux ainsi – car s’ils n’étaient voués à rien, autant qu’il ne fasse pas perdre à la jeune femme sa place à l’auberge, ou même la confiance qu’avait fini par placer Serenity en elle. Somme toute, Eleanor méritait d’avoir une nouvelle vie, une meilleure vie bien loin des bordels et de son passé – irrémédiablement, Aries lui-même faisait partie de son passé. Qu’il en soit ainsi, alors. Quelle quantité d’alcool avait fini par pulser dans ses veines au rythme de son cœur, lorsqu’Aries s’était senti divaguer de plus en plus ? L’auberge, chez lui, sur le pont abandonné du Flying Dragon. Il était curieux de constater combien de refuges il pouvait avoir dans cette zone de monde qu’il n’avait que très peu parcouru pourtant, cette île qu’il ne connaissait qu’à peine et sur laquelle il n’avait que trop rarement l’envie de s’arrêter.

Si seulement il pouvait être capitaine de son propre navire – en était-il arrivé à songer, au Xième verre glissant dans sa gorge : il ferait naviguer ses hommes sans relâche, et trouverait un moyen de ne jamais s’arrêter sur terre plus de quelques heures à peine. Les temps étaient ce qu’ils étaient – et afin de pouvoir repartir au large, le Flying Dragon avait besoin de nombreux jours paisibles. Les vacances des pirates, une perspective que beaucoup appréciaient parmi l’équipage, profitant du temps en terre pour écumer tout ce qu’il y avait à découvrir dans les alentours ; Aries avait, autrefois, partagé cet engouement à profiter de la terre tant qu’elle était sous ses pieds. Nassau semblait l’avoir totalement dépossédé de cet entrain. Sans crier gare, il avait quitté l’auberge, profitant d’un soir où Eleanor n’était pas là, pour disparaître des murs de l’établissement possédé par sa femme ; tantôt déterminé à l’idée de quitter Nassau à la dérobée, tantôt abattu par la force imprenable de la mer, l’immuabilité de sa situation de pantin, soumis aux caprices de la nature. Aux caprices du Flying Dragon et de son capitaine : il était plus aisé, finalement, de détester la propension d’Harley Oaken à rester sur terre que la sienne à lui, à plonger tête la première dans le néant d’un passé qui ne cessait de le rattraper. Encore aujourd’hui ; alors que ses yeux s’étaient douloureusement ouverts sur un ciel gris perle, baignant la petite maison d’une lumière incendiaire – ses paupières se resserrèrent l’une contre l’autre en un clignement d’œil accompagné d’un grognement - son sang ayant fini de filtrer l’alcool  ce n’était désormais plus qu’une horrible migraine qui lui rappelait comment la veille, il avait fini sa soirée. C’était finalement sur un siège soigneusement ornementé, somme toute survivance des goûts nobles de Serenity, qu’Aries avait trouvé le sommeil, sans une once de difficulté. A se demander comment, puisque déjà une douleur coupable lui lacérait le dos – il lui était presque incroyable de croire toutes les douleurs qui crispaient son corps alors même qu’il avait pourtant l’habitude de dormir partout, dans n’importe quelle situation, et dans tous les sens possibles et imaginables. Sur le pont d’un navire, sous une pluie battante, presque assommé contre le comptoir d’une taverne ou coincé sous une (ou plusieurs) prostituées qu’il avait croisée la veille. Quel miracle l’avait amené indemne jusque chez sa femme ? - la demeure devant laquelle il ne s’était présenté qu’une seule et unique fois, pour mieux en être chassé par une épouse qui avait encore bien trop de rancœur à son égard. Toujours de la rancœur, encore de la rancœur : en ce jour, ce sentiment dévastateur semblait plus à même de le lasser, l’épuiser jusqu’à la mort. Oui, finalement, la mer était aussi une échappatoire à cela, la contradiction incessante de l’attitude de Serenity à son égard, l’envie brûlante qu’il avait, de lui hurler dessus parfois, de lui cracher des vérités blessantes en plein visage, de remonter le temps, de l’embrasser dans l’espoir de cueillir à ses lèvres la passion qui s’était effritée entre eux au fil du temps.

C’était stupide, avait-il fini par se dire, de courir après une chimère du bonheur qu’ils avaient eu il eu ensemble il y  a si longtemps – Aries n’avait plus vingt-quatre ans. Serenity n’en avait plus vingt-trois. Et la vie avait fait son chemin dans leur esprit, les privant sans doute de la candeur, la jeunesse qui avaient été si indispensables à la naissance de leur amour. Pourraient-ils seulement renaître ? Avaient-ils quelque chose d’où renaître ? Le soleil était peu à peu monté dans le ciel, à mesure que les songes du pirate avaient grossi dans son esprit, celui-ci curieusement en éveil malgré l’alcool qu’il avait ingurgité la veille. D’une main glissée dans les cheveux, il avait laissé l’anarchie à ses pensées se matérialiser sur sa tête, ne lissant qu’à peine les traits fatigués qui tiraillaient son visage. C’est sans même qu’il ne s’en rende compte, que Serenity était arrivée dans son dos – d’elle il sentit d’abord ses mains, frêles mais impérieuses, se posant sur ses épaules comme dans un désir silencieux de laisser entendre sa présence ; au moins, elle ne lui avait pas encore crié dessus parce qu’il était ici, c’était une bonne chose. Après tout, c’était elle qui avait sous-entendu qu’elle désirait sa présence à ses côtés – pourtant, demeurait en l’esprit du jeune homme l’assurance qu’aujourd’hui n’était pas une bonne journée pour se retrouver. Sous les doigts de son épouse, Aries sentit un frisson électrifier son dos, partagé entre la nostalgie et la colère refouler – ce n’était pourtant rien, en comparaison du cocktail explosif de sentiments et ressentiments éveillés par les délicats et brefs baisers qu’elle déposa sur sa joue, dans son cou. Ils avaient une saveur d’autrefois ; le parfum de ce qui n’était plus. Londres, l’Angleterre, leurs familles respectives, le bonheur mielleux qu’ils avaient connu à une époque. La promesse d’une vie normale, presque posée – auraient-ils fini misérables à cause de l’ennui, l’appel de l’aventure auquel ils n’auraient jamais répondu ? Ou auraient-ils brillé plus fort que jamais, aimé l’autre jusqu’à la mort ? Des questions qui ne trouveraient jamais de réponse, puisque la vie avait pris des chemins bien différents du courant calme de la vie noble qu’ils avaient eue pendant les premières années de leur vie. Sous le regard azuré de Serenity, Aries ne trouva guère la volonté de l’observer, son regard fixé sur ce qu’il y avait devant lui ; la petite table soigneusement ouvragée, le sol à ses pieds. A nouveau une main dans ses cheveux, son coude rabattu sur un genou comme pour soutenir un cerveau qui pesait bien trop lourd à force d’être assommé de questions, Aries prit de longues secondes avant de répondre à la question – polie, somme toute – de sa femme, sans manquer de laisser un soupir dénoncer cette incompréhension qu’il ne formulait pas à haute voix. « Bon voyage… si on peut dire, oui. » peut-être bien que Serenity préférait croire qu’Aries était reparti en mer plutôt que d’accepter qu’il avait pris son temps pour peser le pour et le contre avant de venir ici. C’était une vieille habitude pour eux, de fuir les vérités qui crevaient les yeux. « Et toi ?... Je veux dire, bien dormi ? Depuis le temps… » avec un effort, il releva les yeux pour observer la jeune femme, ses yeux sombres dessinant cette silhouette – familière, étrangère, il ne savait plus. Peut-être tentait-il maladroitement de lui demander comment elle allait, ce qu’elle faisait, ce qui la poussait à connaître un quotidien tel que celui qu’elle avait à Nassau. Il y avait tant de choses sur lesquelles Serenity et Aries avait des mois, des années à rattraper – mais encore une fois, peut-être qu’aujourd’hui, ce n’était pas le jour.
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Serenity Costello
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MessageSujet: Re: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptyDim 5 Avr - 19:33



   
le soir cachera bien nos coeurs,  ces deux voleurs qui gardent leur bonheur
Serenity réalisa assez rapidement que son mari ne revenait pas d’un quelconque voyage et qu’il avait certainement dû passer ces derniers jours à l’auberge ou alors dans un bordel. Parce que oui Madame Costello était au courant des infidélités de son époux, car en faisant le marché elle avait en effet entendu parler deux filles de joie qui vantaient les qualités d’amants du bel Aries. Cette nouvelle la fit sortir de ses gongs, mais elle se calma assez rapidement. Au fond elle le savait, elle était la seule et unique fautive, puisque c’était elle qui l’avait repoussé pendant tant d’années. Et puis la britannique aussi était très loin d’être irréprochable… Voilà pourquoi l’anglaise décida de ne pas faire sa curieuse et donc de ne pas rentrer dans les détails. Au lieu de cela elle pencha sa tête sur le côté et observa longuement son époux, l’espace d’un instant elle se rappela de l’époque où il se comportait comme un Prince Charmant avec elle, cette période bénie ou elle avait l’impression d’être le centre du monde dès qu’il posait ses yeux sur elle. Malheureusement cette période était désormais révolue. La mort de leur enfant bien aimé avait changé la donne, désormais Serenity avait l’impression que le pirate la rendait coupable de la mort de ce pauvre petit bonhomme. Oui elle lui avait donné un fils à la santé fragile, oui celui-ci n’avait pas survécu à son premier hiver, mais elle n’y était absolument pour rien, au contraire, elle avait même fait de son possible pour soulager le pauvre garçon. Encore aujourd’hui la londonienne serait prête à donner son âme au diable pour ramener le petit Ignacio à la vie…

Elle observa donc l’espagnol quelques instants et plus les secondes s’écoulaient et plus la Cavendish sentait son cœur battre de plus en plus rapidement, mais aussi de plus en plus fort. C’était comme si elle était en train de tomber amoureuse une deuxième fois, comme si quelque chose était en train de lui dire que rien n’était encore perdu, qu’il n’était pas trop tard et qu’elle allait pouvoir reconquérir le cœur de son beau marin. Mais Serenity roula finalement des yeux avant de souffler lentement afin que ses battements de cœur reprennent un rythme correct. Elle en avait assez de toutes ces niaiseries. Hélas cette technique s’avéra complètement inutile et la belle prit donc la décision de faire avec. De toute façon elle n’avait apparemment pas d’autres choix… « J’ai mis du temps à m’endormir. Mais disons que oui j’ai bien dormis… » La gérante de l’auberge de Nassau qui avait tenté de noyer le poisson replaça ensuite une mèche rebelle et baissa le regard quelques secondes, cela ne dura pas très longtemps, puisque une force invisible et irrésistible l’obligea à relever la tête et à reposer ses yeux sur l’ancien soldat de la Royal Navy qui était assis à quelques mètres.

La londonienne sentait que ses sentiments étaient en train de lui faire perdre la tête, qu’elle était sur le point de perdre le contrôle de son cœur. En effet la bourgeoise avait longtemps été partagée entre la rancœur et l’amour… et à cet instant précis c’était l’amour qui était en train de prendre le dessus. Très agacée et gênée par cela Serenity se mordilla la lèvre inférieure et croisa les doigts de sa main gauche. Elle était terrifiée à l’idée de laisser parler ses sentiments… La vérité n’était pas toujours bonne à dire hors la belle blonde avait peur de faire une bêtise et de perdre définitivement Aries, qui était la seule personne qui la liait au passé... à Londres… à sa vie d’autrefois… à leur fils disparu beaucoup trop tôt. Oui mais elle ne pouvait pas continuer à se mentir à elle-même encore longtemps. « Tu sais que je... je… Je t’aime encore… » Immédiatement après cela la femme d’affaire bascula sa tête en arrière avant de passer une main sur son visage, puis de se masser brièvement les tempes. Elle n’avait réalisé que trop tard que sa révélation aurait surement l’effet d’une bombe. « Toutes façons je ne sais pas comment aimer quelqu’un d’autre que toi. » Elle prononça cette seconde phrase à voix basse et après cela Miss Cavendish se pinça discrètement la jambe et mordilla encore une fois sa lèvre inférieure. Puis Serenity se releva pour se diriger rapidement vers un grand meuble en bois, elle ouvrit l’un des tiroir et en sortie une boite de tabac et des feuilles.

Elle se dépêcha de se rouler une cigarette et de l’allumer avec la flamme de la lampe à huile avant de fixer le plafond pendant quelques millièmes de secondes et de faire demi-tour… L’anglaise avait perdu tut son courage et elle voulait donc retourner s’enfermer dans sa chambre pour se plaindre et pleurer sur son sort. Ce qu’elle n’avait pas fait depuis quelques années… Mais au lieu de cela la jeune femme s’arrêta en plein milieu de la pièce et serra les poings, beaucoup trop curieuse de connaître la réaction d’Aries qui serait surement déterminante pour l’avenir de leur couple. Droite comme un « i » et immobile comme une statue elle avait l’impression d’être comme un condamné à mort qui attend sa sentence avec fierté, à la seule différence qu’elle n’était pas aussi fière qu’elle voulait en donner l’impression et de toutes façons la cigarette qu’elle tenait entre ses doigts – elle ne fumait que lorsqu’elle était stressée ou agacée – et son attitude incompréhensible la trahissaient.


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Aries Costello
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MessageSujet: Re: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptyJeu 9 Avr - 0:06

now only the flicker can cling to this life

you fixed your eyes on us, your f l e s h and blood, a sculpture of water and unsettled dust and there was bad blood in us. we learned our lesson, genesis to the last generation so we wrestle with it all. the concept of grace, the f a i t h f u l concrete as it breaks our fall. our questions are all the same, a den of cold words. how they feel brand new, against different time frames. a den of cold words. w/serenity costello & aries costello.

Des jours. Une poignée de semaine. Quelques mois. Une année. Voire un peu plus. Le temps qui séparait Aries et Serenity de leur autrefois, s’était écoulé à toute vitesse. La vie les avait dépassés, submergés, et les époux Costello avaient fini par se perdre au large. Ils étaient ça, tous les deux naufragés sur des barques qui s’éloignaient l’une de l’autre, emportées par des courants opposés et contre lesquels ils n’avaient guère la foi, la volonté de lutter. Pas Aries en tout cas, qui préférait largement embarquer au sein du Flying Dragon, se perdre dans les bras d’une prostituée ; combattre leur chagrin commun, les années de remord et de rancœur s’avérait être une épreuve à laquelle il ne comptait guère se frotter. Force de l’habitude, sans doute : depuis combien de temps, après tout, Serenity et lui se complaisaient dans le bancal de leur existence ? L’amertume et le chagrin amenés par leur amour d’autrefois ? Les mauvaises habitudes ont la vie dure, dit-on – et d’aucun ne semblait décider de briser celles qui enrobaient leur mariage aujourd’hui. Ne pas retourner vers Nassau avait été si facile : et s’il avait été parfois submergé par le regret d’avoir abandonné son épouse là-bas, Aries avait fini par se faire à l’idée – se trouver toute une foule de prétextes qui se bousculaient dans sa tête pour effacer ses doutes. Elle était mieux ainsi. Serenity était pleine de ressources, tout à fait apte à se relever de ce qu’il lui avait infligé. Et finalement, peut-être bien qu’elle n’avait fait qu’agir par loyauté, sur un coup de tête complètement fou, lorsqu’elle avait décidé de choisir son époux par-dessus sa famille, son honneur, le nom de Cavendish et la vie qu’il aurait pu lui offrir à Londres. Peut-être bien qu’elle aurait passée toute sa vie à être regardée de travers, comme l’épouse attitrée d’un traitre. Mais d’un autre côté, peut-être bien qu’elle aurait prospéré comme jamais, capable de se redresser sur ses jambes avec une agilité déconcertante, afin de faire oublier les tords de son passé à n’importe qui. Serenity aurait mieux fait de rester à Londres ; l’impact de cette pensée avait pesé sur les épaules d’Aries depuis bien longtemps déjà. Il avait cru la protéger en venant la chercher – mais peut-être qu’il l’aurait fait plus efficacement en la laissant où elle était, l’abandonnant en plein cœur de Londres, dans leur belle demeure et la protection du nom de famille de ses parents pour se défaire de tout ennui. Tant de choses qu’une part d’Aries voulait prononcer à haute voix. Tant de choses qui ne seraient jamais prononcées cependant : par orgueil. Parce que tout comme la blonde ne voulait pas les entendre, Aries ne voulait pas les sentir passer ses lèvres. Egoïstement, il s’accrochait encore à celle qui avait été son épouse, tout comme il s’était trop longtemps accroché à une Eleanor qui aurait largement mérité de poursuivre sa vie sans se retourner sur lui. Lui le fantôme de la Marine, qui lui avait promis de revenir, mais qui n’aurait jamais pu vraiment être sien. Pas comme elle avait été prête à être sienne.

En comparaison de tout ce qu’ils avaient à se dire, les époux Costello préféraient se contenter des habituelles paroles de politesse – les classiques phrases qui avaient rythmé leur quotidien, à une autre époque. Celle où Aries fixait l’horizon embrassant l’océan en pensant à sa jeune épouse. Qu’il avait été si impatient de retrouver, fut-un temps. Elle. Elle et le bébé qu’elle attendait. Elle et leur vie. Il y avait sans doute eu trop d’idéal dans leur existence, et la tragédie avait choisi de s’infiltrer entre eux de la plus cruelle des façons : car après tout, s’ils avaient été misérables dans leur mariage, tromper Serenity serait une chose aisée, non pas quelque chose qui le poursuivait à de bien nombreuses reprises. Et pourtant, toutes les troupes de femmes qu’il avait connues n’étaient rien, en comparaison de toutes les trahisons qu’il avait commises en présence de l’irlandaise ; Eleanor. Eleanor, à qui il n’avait pu faire autrement que de livrer toute une part de son âme, toute cette fraction de son cœur qui aurait dû n’être réservée qu’à une seule personne. Les autres n’étaient qu’une foule insipide et indicible : Eleanor était différente de bien des manières. Et aujourd’hui, cette même Eleanor était entrée dans la vie de Serenity ; avait touché son cœur d’une certaine manière également, et s’était faite une place dans un monde qui voulait volontiers d’elle. Aries s’avérait être le coup du destin, qui mettait à la fois en danger tout l’avenir d’Eleanor, et toute la crédibilité de Serenity : le pirate revenu de nulle part, une année trop tard, frappait de plein fouet l’existence de celles qu’il n’avait pas revues depuis bien trop longtemps. L’avalanche de ses songes, entrecoupée par les rares phrases qu’il échangeait avec son épouse, forçat Aries à retenir un profond soupir las, ses lèvres se collant l’une à l’autre dans la volonté de ne rien laisser transparaitre. De ce désir qui le submergeait, de quitter les lieux avec la même impulsivité qu’il les avait retrouvés : entre l’auberge où se trouvait Eleanor, et cette demeure où logeait son épouse, le pirate avait bien du mal à savoir quel était le lieu où il exécrait le plus d’être. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il n’aurait aucune difficulté à remonter sur le Flying Dragon d’un instant à l’autre si Harley Oaken décidait de lever l’ancre sans crier gare. Mais le capitaine n’avait pas prévu de quitter le port avant plusieurs jours ; de longs jours d’approvisionnement, qui annonçaient des semaines, des mois loin de la Terre. Une libération que l’espagnol ne pouvait s’empêcher d’attendre avec impatience. Et de craindre plus que le reste. Que se passerait-il pendant tout ce temps ? Déjà la dernière fois, durant son absence, Eleanor avait disparu de Dublin, et il avait été si sûr qu’il ne la reverrait jamais. Et depuis leur dernier tête à tête, Serenity avait renoncé à son nom d’épouse, se faisant connaître à Nassau comme Miss Cavendish. Tant d’indices pour laisser entendre ce qu’il retrouverait – ou ne retrouverait pas – à son prochain retour ici.

Comme un phare sur l’océan, les paroles de Serenity l’accaparèrent entièrement ; lui qui avait cru que le silence était destiné à les séparer, voilà maintenant que c’était une toute autre sentence qui s’écrasait sur son être : avec toute sa surprise, il dévisagea son épouse en silence, oscillant entre l’assurance qu’il ne la reconnaissait pas, et l’espoir que ces mots pourraient avoir un impact, quelque part, dans les profondeurs de son âme. Elle l’aimait encore disait-elle ; quelle chanceuse était-elle pour trouver si facilement de telles assurances, quand lui avait le sentiment que sa vie avait glissé sous lui sans même qu’il ne s’en rende compte et ce jusqu’à ce qu’il la laisse s’échapper complètement. Le temps qu’il cherche ses mots, ravale la boule de ressentiments qui avait vibré jusque dans sa gorge, Serenity s’était déjà préparée à prendre la fuite : l’espagnol n’avait fait que joindre ses mains, mêler ses doigts et les observer en silence – et sa femme avait presque déserté la pièce, lorsqu’il se forçat à prendre la parole. « Evidemment tu comptais simplement balancer ça et… et quoi ? T’enfermer et ne plus m’adresser la parole ? » comment leur mariage avait-il pu finir ainsi, si empoisonné par les non-dits, les silences et la distance ? Tous les deux avaient perdu pieds, perdu le compte des embuches à leur candeur. Et ils n’étaient que le piètre résultat de leurs vœux de mariage ; dix ans plus tard. Un ricanement amer, à peine un souffle, passa ses lèvres alors qu’il saisissait toute sa volonté pour se lever, pivoter sur ses pieds pour dévisager sa femme qui, finalement, n’avait pas disparu derrière une porte. « Pourquoi est-ce que tu m’aimerais encore, hein ? Parce que c’est ce que tu as promis devant Dieu, y’a dix ans ? » il détourna le regard un instant, observant cet endroit qu’il ne connaissait pas, et qui décrivait parfaitement la situation de leur mariage : lui était un étranger, et elle était une fuyarde. « Tu es bien clairvoyante si tu peux dire aimer quelqu’un à qui tu n’adresses la parole que tous les dix ans, au gré de tes envies. » la blâmer était un refuge vers lequel il avait tant souvent tendance à aller lorsqu’il s’attardait trop souvent au fond d’un verre, qu’Aries se rendit bien vite compte que ses mots allaient plus loin que sa pensée. Ou que la décence qu’il pouvait avoir en agissant à l’égard de sa femme : était-elle la seule coupable ici ? Mais finalement, si l’accuser pouvait allumer cette flamme rageuse dont ils n’avaient eu de cesse d’arroser les braises pendant dix longues années, pourquoi pas. Abattant ses mains sur ses hanches le temps de souffler, Aries laissa ses bras retomber le long de son corps finalement, les mots défilant dans son esprit sans qu’il ne trouve réellement quoi dire. « Désolé. Je suppose que je suis pas innocent dans l’histoire. » pour une seconde, en regardant Serenity, l’espagnol eut le sentiment de savoir quoi dire, quoi faire pour s’expliquer – raccommoder les pièces de son passé. Mais cette impression ne fut qu’éphémère, oubliée au moment où il croisa le regard de son épouse, ramené à la réalité et à toute son amertume. « Je suis désolé. Pour tous les mauvais choix que j’ai pu faire. » l’amener ici, partir alors qu’elle avait besoin de lui. Accepter bien des choses. Porter les afflictions de son épouse en plus des siennes à la mort de leur fils ; inconsciemment, sans conteste, il lui en voulait pour cela, quand bien même elle ne lui avait rien demandé. Quand bien même ils auraient dû être destinés à vivre leur deuil différemment. Tout ce qu’elle jugeait en plus qui était de sa faute, tout ce qu’il avait oublié. Aries ne savait déjà plus tout ce qui s’était passé pendant ces dix dernières années ; finalement, lui aussi trouvait que l’idée de fuite était plus agréable que la confrontation.
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Serenity Costello
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MessageSujet: Re: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptyJeu 9 Avr - 3:34



   
le soir cachera bien nos coeurs,  ces deux voleurs qui gardent leur bonheur
Monsieur et Madame Cavendish ne s'étaient jamais vraiment aimés, ils avaient été mariés extrêmement jeune et s'étaient ensuite contentés de respecter leurs devoirs respectifs. Et au fond Serenity avait toujours été effrayée à l'idée d'être offerte comme un vulgaire cadeau à un inconnu insensible et d'être obligée de jouer à la poupée de porcelaine, belle mais idiote. Par chance Aries se comporta comme un véritable Prince Charmant notamment en la couvrant de compliments, en lui apprenant à lire et à apprécier la poésie et la littérature. C'est cet enseignement qui avait fait d'elle une femme, une vraie femme et c'était évidemment pour cela qu'elle était toujours folle amoureuse de lui. La blonde admirait et toutes ces années de silence n'avaient pas réussis à faire disparaître l'amour, l'affection et la reconnaissance qu'elle avait pour son mari. Voilà pourquoi la Costello s'efforça de repenser au passé lorsque son compagnon commença à lui répondre, ou plutôt à vider son sac. Le bougre étant apparemment encore sous l'emprise de l'alcool. La pauvre aurait aimé s'échapper mais ses jambes n'arrêtaient pas de trembler et son coeur battait la chamade. C'était comme si son inconscient l'empêchait de fuir une nouvelle fois. L'ancienne aristocrate ne pouvait pas non plus se comporter comme un enfant en se bouchant les oreilles et en chantonnant. Car au fond elle savait qu'elle devait absolument communique, que c'était le seul moyen de briser le mur qui les séparait depuis de trop longues années. D'ailleurs une petite voix intérieure lui ordonnait de faire preuve de courage et d'encaisser fièrement puis de répondre.

Malheureusement Serenity ne trouva pas la force de parler immédiatement, la peur et la peine l’avaient rendu muette ou presque puisqu’elle parvint tout de même à bafouiller quelques mots incompréhensibles. La honte envahie alors la tenancière du Night Dream qui serra les poings et enfonça ses ongles dans la paume de sa main avant de tirer sur sa cigarette. Elle avait l’air d’être une parfaite imbécile. Pourquoi diantre était-elle aussi ridicule ? Comment en était-elle arrivée là ? En deux ans elle s’était forgé une solide réputation de femme d’affaire et de caractère, mais face à Aries et ses reproches elle ressemblait à une pauvre fille pitoyable et totalement incapable d’articuler deux mots sans bafouiller. C’est la douleur qui la ramena à elle et qui luis permis de retrouver ses esprits. « Aries… laisse dieu en dehors de tout cela s’il te plait… » Serenity était chrétienne, elle priait, respectait les divines écritures mais paradoxalement depuis un peu plus de cinq ans elle estimait n’avoir plus aucun comptes à rendre à ce soit disant Seigneur de Miséricorde qui lui avait pris son fils. Non l’amour n’était lié ni à la religion, ni à leurs vœux… Miss Cavendish – comme on l’appelait désormais – termina assez rapidement sa cigarette qu’elle écrasa sans un petit cendrier en acier qu’elle avait déposé à côté de son siège attitré.

« Tu as fait de moi celle que je suis aujourd'hui. C'est pour cela que je t'aime encore... C'est pour cela que je peux affirmer que je t'aimerais toujours. Tu as tout à fait le droit de me prendre pour une folle. »

De toute façon au stade où elle en était, Serenity ne craignait plus grand-chose. Elle avait montré à quel point elle pouvait être pathétique et désormais elle croisait les doigts pour que son discours lui permette de reprendre un peu de crédibilité, malheureusement au vu de ses dernières déclarations tout cela semblait peine perdue. Très lentement elle se rapprocha d'Aries qui avait quitté son fauteuil pour se lever et lui faire face... Le coeur de la blonde battait la chamade et elle inspira un grand coup avant de reprendre la parole

« Je... Tu sais... J'ai attendu... Pendant un temps j'ai même cru que tu étais mort en mer. Puis j'ai entendu des rumeurs comme quoi tu étais toujours en vie... et un jour... j'ai entendu ces deux... » Serenity serra une nouvelle fois les poings, le simple fait de se souvenir de cette bride de conversation lui brisa littéralement le coeur en mille morceau. Oui c'était du passé, ou cela remonté à quelques années, mais elle ne s'en était toujours pas remise. « Ces filles de la Havane parlé de toi. C'est là que j'ai compris que tu étais encore vivant... Que c'était bien moi le problème. Que si j'avais été une bonne épouse... Si j'avais été une meilleure mère... Que si Ignacio était... Je... J'ai compris que je t'avais repoussé et que toi tu ne voulais plus de moi. » Presque inconsciemment Serenity déposa sa main droite sur la joue hirsute du flibustier espagnol. Madame Costello n'avait plus été aussi proche de de son époux depuis des lustres. Elle l'observa attentivement et se rappela pourquoi elle était tombée amoureuse de lui... Il était tellement beau... rien à voir avec toutes ces brutes épaisses qui pullulaient dans les rues de Nassau et faisaient marcher son auberge. Aries était unique en son genre et au fond elle n'avait aucune envie de se séparer de lui... L'aristocrate déchue s'accrochait presque désespérément les années de bonheurs qu'elle avait passés à ses côtés lorsqu'elle n'était encore qu'une adolescente Sans un mot elle s'approcha encore un petit peu jusqu'à ce que son visage ne soit plus qu'à quelques centimètres de son mari. Oui Serenity était lâche, mais ce soir-là elle n'avait aucune envie de fuir alors elle fit de son mieux pour regarder son mari droit dans les yeux et évidemment pour essayer de ne pas fondre en larme.

« Redis moi que tu m'aimes et je serais la plus heureuse des femmes. Couvre moi de baiser comme autrefois et j'oublierais ces histoires d'alcool et de prostituées... Oui je t'en ai voulu... Oui je t'en veux encore... Mais pardonne moi... s'il te plait ne repart pas... »

Apparemment épuisée par ce qu'elle venait de dire, Miss Costello baissa doucement les yeux et se crispa de nouveau en attendant la réponse de son compagnon qui semblait toujours assez remonté. C'était l'anniversaire de leur pauvre fils et elle n'avait pas envie de continuer à se disputer... elle ne voulait plus de tout cela.

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Aries Costello
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MessageSujet: Re: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptySam 11 Avr - 22:22

now only the flicker can cling to this life

you fixed your eyes on us, your f l e s h and blood, a sculpture of water and unsettled dust and there was bad blood in us. we learned our lesson, genesis to the last generation so we wrestle with it all. the concept of grace, the f a i t h f u l concrete as it breaks our fall. our questions are all the same, a den of cold words. how they feel brand new, against different time frames. a den of cold words. w/serenity costello & aries costello.

Les souvenirs de leur vie passée poursuivaient parfois Aries ; jusque dans les hauteurs d’une mer houleuse, sur le pont du Flying Dragon – parfois, il arrivait au pirate de songer à l’autrefois, ce qu’ils avaient été. Le sentiment que cela lui avait procuré, d’avoir l’esprit totalement dénué de questionnements, de doutes et de remords. Si naïfs avaient-ils été, que cela lui en laissait presque un arôme amer à l’esprit, aussitôt que la réalité revenait se dessiner sous ses pieds. Ces songes n’appartenaient qu’à Aries, tant il se sentait incapable de pouvoir les partager avec son épouse, d’une quelconque manière : sûrement à cause de la distance qui les séparait. Probablement également parce que tout cela n’était pas réciproque : leurs jours heureux avaient fini par être empoisonnés par d’autres plus noirs, une destinée si chaotique qu’elle avait fini par les briser. Le refuge d’Aries était de songer à Eleanor, pour une fraction de seconde retrouver le parfum à son cou, la douceur de ses cheveux – avant de se souvenir qu’elle aussi, lui avait glissé entre les doigts. Disparue à jamais, sans doute elle aussi hantée par des rancœurs assassines à son égard. Ecumer les bordels, ne se confronter qu’à des relations sans lendemain était, somme toute, l’ultime consolation qu’il avait trouvé à cela : se sustenter de la chaleur d’une autre sans avoir celle que l’on voudrait – il s’agissait, somme toute, d’une adaptation toute naturelle qu’Aries avait choisi pour ne pas se laisser, lui aussi, submerger par des ressentiments qui gaspilleraient son énergie. A Nassau, ils le rattrapaient tous cependant, le poignardant comme mille lames chauffées par des flammes rouges ; et l’espagnol se rendait compte à quel point il s’était simplement contenté d’avaler, d’enterrer ses ressentiments pour ne les sentir jaillir qu’aux moments opportuns. L’inconnu était son échappatoire, les bras d’une prostituée qu’il ne reverrait jamais, et à laquelle il ne s’attacherait jamais, l’étendue impétueuse d’une mer qui promettait de le trahir d’une seconde à l’autre, elle aussi ; bizarrement, Nassau lui semblait presque aussi familière et hostile que Londres. La Londres lointaine, ville où les Costello avaient prospéré, ville où le mariage de Serenity et Aries avait encore eu une quelconque signification, ville où les croyances de l’espagnol avaient reposé sur des bases solides, et non pas sur quelques branches d’espoir qui menaçaient de se dérober sous lui d’un instant à l’autre. Croyait-il encore en Dieu ? Aries n’avait guère cherché réponse à cette question ; parfois, en enserrant ses doigts autour du crucifix à son cou, songeant à sa sœur, il était prêt à croire au Saint Père et lui demander de toutes ses forces de veiller sur sa sœur. D’autres fois, lorsqu’il se confrontait à son passé, ces jours heureux qui avaient glissé entre ses doigts, il préférait ne pas y croire. Ne pas croire en un Tout Puissant si cruel avec ses sujets. Quels péchés avait pu commettre leur fils, pour être arraché si tôt à la vie ? Ou Nubia, et chacun des cadets Costello, pour voir leur vie basculer si vite, si dangereusement ? Sur Terre, il ne semblait pas y avoir le moindre Dieu pour faire planer justice parmi les hommes : au final, les meurtriers de son père et de son frère prospéraient toujours, tandis que les trahis, eux, avaient été forcés à l’exil dans un pays qu’ils ne connaissaient guère.

La justice était une notion qu’Aries avait choisi d’oublier depuis un long moment déjà, se défaisant parfois de bribes d’honneur auxquelles il se serait fermement accroché fut un autre temps : combien de navires pirates avait-il coulé sous le drapeau de la Royal Navy ? Depuis ses dix-sept ans, il avait fini par arrêter de compter, persuadé que ce qu’il faisait était juste, et participait à la construction d’un monde civilisé. C’était pourtant ce même monde civilisé qui se déchirait, et qui tuait sans merci. Être au côté de Serenity à cette époque-là aurait pu permettre de limiter les dégâts ; alors que le monde se dérobait sous ses pieds, Aries avait tantôt souffert de solitude, tantôt cherché compagnie n’importe où ailleurs, tournant volontiers le dos à son épouse. Celle-là même qui, une poignée de mois plus tard, avait choisi d’oublier volontiers sa famille, de quitter la terre anglaise qui l’avait vue naître pour suivre son époux. Celui qu’elle avait délaissé pendant tant de temps, et qui n’avait pas manqué d’en faire de même : en emportant Serenity vers d’autres horizons avec lui, l’espagnol avait déjà eu Eleanor pour hanter chacun de ses songes, Eleanor pour alimenter son âme de vie et son désir de survivre. Quel égoïste avait-il été, de laisser son épouse tout jeter à la mer de sa vie pour le suivre ; peut-être aurait-il mieux valu qu’il ne revienne jamais à Londres, ne cherche jamais à reprendre contact avec sa femme. Et la laisse croire qu’il était mort, quelque part, et qu’il était de bon ton de reprendre sa vie, de la reconstruire avec n’importe qui. Un autre capitaine de la Navy, qui nettoierait de tout péché son passé, et ferait oublier à tous – à Serenity elle-même – qu’elle avait été un jour mariée à un traitre espagnol. Peut-être bien était-ce, quelque part, de l’amour qui avait poussé Aries à retourner auprès de Serenity fut un temps, quand il l’a embarquée avec lui, prétextant pour lui-même qu’elle serait considérée comme une traitresse et que sa vie était en danger. Au fond, sa famille aurait trouvé quelque chose pour effacer ce tort à la vie de leur fille ; d’un souffle, les Cavendish auraient fait disparaître l’empreinte du Costello sur l’existence de leur noble enfant. Aurait-il voulu cela ? Aujourd’hui, près de trois années plus tard, et toujours aussi peu de progrès, Aries ne pouvait s’empêcher de penser que ça n’aurait pu être que pour le mieux. Peut-être bien que Serenity aurait pu reconstruire sa vie, avoir d’autres enfants à même d’apaiser la peine née au fond de ses entrailles depuis la mort de leur enfant. Stagner semblait cependant être leur attitude préférée : répéter inlassablement les mêmes erreurs qu’autrefois, cultiver la rancœur dans leurs esprits, et ne jamais la laisser sortir, jusqu’à ce qu’elle empoisonne leur âme toute entière, en plus d’avoir transformé leur mariage en des cendres tristes. Le détestait-elle, parce qu’il l’avait larguée à Nassau sans se retourner ? Il lui serait sans doute impossible de mal la juger à cause de cela – car au fond, ce que Serenity ne savait pas – et ne pourrait jamais savoir – c’était qu’il était reparti pour courir après une autre femme, celle qui avait dérobé toutes les places qu’elle avait autrefois occupées dans son cœur. Dieu avait été ironique aussi sur ce coup, doublant l’époux infidèle en lui faisant subir la même traitrise qu’il infligeait à sa propre épouse.

Et Serenity n’était pas aveugle ni stupide ; la réalité de ce fait vint bien vite se rappeler à Aries à travers les paroles de la jeune femme. Coupable pris sur le fait, il se contenta de soupirer, ravalant ses mots afin de ne les garder que pour lui, et simplement détourner le regard. Ce serait remuer le couteau dans la plaie, que de prétendre l’inverse ; là où, peut-être bien, il avait semé des amantes à la Havane, ici et ailleurs. Qu’importe. Aucune ne restait bien longtemps dans sa mémoire, et il n’y avait pas à douter que la seule trahison qu’Aries avait vraiment commise à l’égard de son épouse restait secrète. Parfaitement ignorée par celle à qui il avait juré fidélité. Celle qui avait pris Eleanor sous son aile pour en faire la jeune femme qu’elle était aujourd’hui – celle grâce à qui leur enfant, Juliet, avait pu survivre, se nourrir à sa faim, prospérer dans une ville aussi misérable que Nassau. La vie se montrait bien ironique parfois – encore une fois, était-ce vraiment l’œuvre du Bon Dieu, que de retourner chaque acte de ses fidèles contre eux-mêmes ? La leçon à toutes ses fautes résonnait amèrement dans l’esprit de l’espagnol. La mention de leur fils suffit à ramener l’amertume dans les entrailles du pirate, qui se déroba bien vite à la caresse de son épouse, son regard cherchant désespérément une issue. Le nom maudit, le nom banni de leurs existences ; depuis combien de temps le prénom de son enfant disparu n’avait pas franchi les lèvres d’Aires ? L’envie de fuir le submergea en une fraction de seconde, plus vivace que jamais, remuant chaque parcelle d’âme de l’espagnol dans une électricité nouvelle – celle qui l’alimentait lorsqu’il prenait la mer pour ne pas se retourner, sans le moindre regret. Si seulement il y était, là, à quelques mètres du Flying Dragon prêt à déployer ses voiles ; Aries monterait à son bord sans même songer à ce qu’il laissait derrière. A Serenity. A Eleanor. Encore et encore, ces mauvaises habitudes qui s’étaient incrustées en lui au fil des épreuves, menaçaient de faire de lui le lâche qui trahissait sans vergogne toutes les promesses qui avaient un jour passé ses lèvres. « Tu es ma femme, Serenity. Ça comptera toujours pour quelque chose. » serait-il seulement un jour capable de récompenser la loyauté de son épouse ? Les mots ne semblaient guère capables de franchir ses lèvres avec tant de facilité que pour sa femme ; Serenity prononçait ces paroles d’amour avec tant d’aisance, là où Aries semblait avoir perdu cela depuis trop longtemps déjà. Il était loin, le temps où il lui murmurait ces mots inlassablement au creux de l’oreille, sans jamais être poursuivi du moindre doute à même de mettre en péril tout cela. Ils s’en étaient nourris, à une autre époque ; et maintenant, Serenity et Aries semblaient tout autant affamés qu’écœurés par les preuves d’amour de l’autre. L’espagnol, lui en tout cas, ne savait plus ce qu’il voulait : fuir l’amour de Serenity, ou se réfugier en son sein ; à jamais s’en détourner, ou donner une chance à ce qu’ils avaient promis d’être éternel, plus éternel encore que leurs corps de chair. De ses mains, il vint enserrer les doigts de Serenity, avec l’allure de ces vieux contacts qu’ils n’avaient pas eus depuis si longtemps. Trop longtemps,  peut-être bien. « Je ne veux pas te mentir. J’ai… fait des erreurs. » vibraient en lui des assurances qui murmuraient cela autrement ; des erreurs, peut-être bien dans une certaine limite.

Certaines pourtant, qu’il se sentait incapable de regretter : qu’importait combien il promettait la vérité à son épouse, Aries savait déjà qu’il serait incapable de respecter ces mots. Il espérait au moins qu’elle ne lui demande guère de compte ; car au final, quand bien même Eleanor et lui avaient été condamnés à ne plus avoir de futur depuis des lustres déjà, il ne comptait pas réduire à néant la réputation de la jeune femme. Ou même la chance d’une vie meilleure, celle-là même que lui avait offerte Serenity elle-même. « Nous savons tous les deux que tout n’est pas ta faute. J’ai manqué à mes promesses bien souvent également, et j’ai bien trop pris le réflexe de blâmer tous les autres pour ce que j’ai fait. » le temps qui court, la guerre entre ses pays d’appartenance, Eleanor, les caprices d’une mer bien vaste. Finalement, c’était surtout de son propre chef qu’il avait fui, toujours fui les affrontements avec Serenity, les complications de leur mariage, les brisures irréparables dans leurs cœurs. Du bout de ses pouces, il dessina les contours des doigts de la jeune femme, son regard subitement happé par ce qu’il faisait, sa redécouverte de tracés d’autrefois, presque oubliés. Et pourtant si familiers à son corps, sa peau, chaque parcelle de son être. Après de longues secondes de contemplation silencieuse, le pirate finit par lâcher les mains de son épouse, la délivrant de l’emprise qu’il avait exercée jusque-là. Aries recula d’un pas, pivotant sur ses pieds pour parcourir quelques pas, tenter de reprendre son souffle dans la précipitation presque chimique de ses ressentiments. « Ne nous battons pas. Pas aujourd’hui. » peut-être était-ce là l’espoir qu’il n’avouerait jamais ; ne pas se battre, abandonner tout conflit avec Serenity pour tenter de retrouver autre chose. Ou de ne pas avouer ce qui pourrait être trop douloureux. Quel était l’intérêt de briser le cœur de Serenity, de parler d’Eleanor, remuer tout ce qu’elle avait éveillé de nouveau en lui, alors même qu’elle n’était plus qu’une chimère ? Un rêve qui s’était envolé, d’autre chose – quelque chose qu’ils auraient pu avoir, si seulement tant d’années n’avaient pas couru si vite. Peut-être bien que le temps était à blâmer, quelque part dans l’équation : il avait cette influence bizarre sur les choses, polissant le chagrin et rendant plus douloureuses les vérités, plus vivaces les trahisons tues. Nostalgiques, les âmes fuyardes. Londres et ses assurances semblaient se dessiner devant ses yeux, pour une fraction de seconde à peine ; Aries oscillait sans cesse entre la mélancolie d’autrefois, et le rejet de tout ce qui l’avait amené où il était. Un pirate, un fugitif. Un mercenaire qui ne croyait plus en la justice. Un époux qui ne croyait plus au miel des mots d’amour, ou des vœux de mariage prononcés il y a plus d’une décennie de cela. « Venir ici, ça me fait penser à plein de choses. Quand la vie était plus facile. » quand il savait plus aisément dire certaines choses, être sûr d’au combien il l’aimait. « J’ai trop souvent l’impression que c’était dans une autre vie. » conclut-il en se retrouvant assommé par la réalité, s’asseyant à nouveau à la place qu’il avait quittée il y a une poignée de minutes à peine. Lessivé, encore épuisé par sa veille alcoolisée, Aries soupira, ses mains glissant avidement sur son visage, les traits fatigués de celui-ci. Il n’était plus le même qu’autrefois. Et Serenity non plus, n’était plus la même. Indéniablement, en quatorze ans, ils étaient plus vieux.
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Serenity Costello
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MessageSujet: Re: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptyJeu 16 Avr - 15:57



le soir cachera bien nos coeurs, ces deux voleurs qui gardent leur bonheur

Trois longues années, c’était le temps qu’il avait à Serenity pour tenter tant bien que mal d’oublier son passé, pour tirer un trait sur Aries et aller de l’avant. En quatre-mille-quinze jours elle avait réussis à s’auto-persuadé, elle pensait réellement être devenue une nouvelle personne, plus libre et indépendante qu’autrefois. Mais le retour de son bien aimé l’obligea à regarder la réalité en face. En vérité la Cavendish n’avait pas vraiment évolué, pendant toute cette période la jeune femme d’affaire s’était contentée de faire l’actrice, de jouer la comédie. Elle n’avait pas évolué, au fond elle était la même fille qu’il y a quatorze ans, toujours amoureuse, toujours prête à tout pour retrouver l’amour de sa vie, mais beaucoup trop anxieuse pour faire le premier pas. Ce jour-là la blonde avait fait preuve de courage, elle avait livré un véritable combat contre elle-même pour trouver la force de vider son sac. Elle avait dit tout ce qu’elle avait le cœur depuis toutes ces longues années. Malheureusement au départ le pirate réagit de façon plutôt négative à ces révélations, mais après quelques minutes l’effet de l’alcool s’estompa et l’espagnol sembla finalement entendre l’appel au secours de son épouse. Cet étrange retournement de situation fut tout de même providentiel pour la belle blonde qui n’aurait certainement pas su comment se comporter si l’andalou l’avait rejeté une énième fois, s’il avait continué à la critiquer sans raison apparente. Puis très discrètement, elle esquissa un petit sourire à la fois triste et mélancolique lorsque son époux lui expliqua qu’il ne voulait pas se battre… Cette déclaration ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde et la jolie anglaise réalisa rapidement que contrairement à ce qu’elle avait pu s’imaginer pendant une longue période, le Maître d’Equipage du Flying Dragon n’avait pas oublié l’anniversaire de son fils. Avec le temps Serenity avait fini par croire que le séduisant Aries avait fait son deuil à sa manière et que de ce fait il ne voulait plus entendre parler d’Ignacio… Pour pouvoir continuer à avancer et sourire. Mais cette petite phrase apparemment banale la fit changer d’avis. De toute évidence cette date avait aussi un sens pour son homme, dont l’attitude changea du tout au tout.

La gérante du Night Dream fit quelques pas en direction de son époux, puis elle s’arrêta net et serra les poings. Miss Cavendish avait certes remporté une bataille importe, mais elle était loin d’avoir gagné la guerre qu’elle livrait elle-même. Elle leva les yeux au ciel et pour la troisième fois de la journée, Serenity prit son courage à deux mains et reconnaissante, elle se dirigea vers Aries et l’enlaça sans demander son reste. La veille, la londonienne n’aurait certainement jamais osé imposer cela au pirate de peur de se faire repousser et d’être traitée d’idiote ou pire de femme intéressée ou désespérée.

Cela ne l’empêcha pas de se sentir terriblement honteuse, alors elle baissa lentement la tête… La bourgeoise n’aurait peut-être pas dû agir ainsi ? Peut que l’hispanique avait seulement besoin d’air et de silence et qu’elle allait trop vite… L’espace d’un instant elle se sentit idiote et posa son front contre le torse musclé de son mari. « Moi non plus je ne veux pas mon battre contre toi. » Murmura-t-elle en gardant la tête basse, toujours trop effrayée à l’idée de croiser le regard de son homme, de voir l’expression sur son visage, de se sentir bête ou mal aimée. Se sentir mal aimée… Le voilà son pire cauchemar et pour éviter de vivre cela, Serenity – qui n’avait toujours pas lâché Aries – continua à fixer ses pieds et à se mordiller la lèvre inférieure.

« Je ne regrettes pas cette vie… Je… Disons qu’elle est différente de lorsque nous étions à Londres, mais elle n’est pas horrible pour autant. La seule chose que je regrette c’est d’avoir été aussi idiote et de t’avoir perdu… Et encore aujourd’hui je… Je ne sais pas comment m’y prendre pour te… enfin je crois que tu m’as compris. »

Son cœur battait la chamade et elle tremblait comme une brindille, pourtant Serenity faisait de son mieux pour ne rien laisser paraître, pour ne pas avoir l’air d’une faible femme. Au bout de quelques secondes de silence, la femme d’affaire inspira un grand coup avant d’enfin relever la tête et de fixer le Costello avait de grands yeux bleus légèrement humides. « Aries… Embrasse-moi s’il te plait… » Les ongles biens plantés dans la paume de sa main droite, le souffle court et les jambes tremblantes, la britannique ressemblait un peu à une condamnée à mort attendant sa sentence. Elle était suspendue aux lèvres de son mari, elle voulait son baiser, en réalité elle le désirait plus que tout au monde. Oui elle l’avait repoussé, oui elle l’avait même détesté, mais cela faisait trois ans qu’elle désirait ce baiser, cela faisait trois longues années qu’elle voulait redevenir quelqu’un d’important aux yeux de son mari. Car il n’y avait rien de pire que de devoir vivre avec un quasi inconnu… Serenity voyait ce baiser comme une possible rédemption, un bon moyen de mettre tous les compteurs à zéro et de retourner en arrière, à l’époque sacrée ou ils étaient encore deux jeunes mariés fous l’un de l’autre. Malheureusement cette époque-là semblait bien lointaine et la Cavendish qui avait fait preuve d’un courage hors du commun s’attendait à se faire gentiment repoussé par l’ancien officier de la Royal Navy.


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Aries Costello
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MessageSujet: Re: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptyVen 17 Avr - 2:22

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Des promesses d’amour éternel ; il était étrange de constater combien des paroles si importantes à une époque, pouvaient avoir perdu tout leur sens quelques années plus tard. Aries avait toujours cru, en se perdant dans le regard heureux de Serenity, qu’il serait capable de lui donner ce qu’elle avait toujours voulu, ce qu’elle méritait, et ce qui pourrait la combler pour le restant de leurs jours. N’était-ce pas cela, le devoir d’un époux ? L’amour des parents Costello avait été le ciment de leur famille, une confiance aveugle qui avait lié l’ambassadeur à son épouse, tous deux connaissant parfaitement leurs rôles au sein de la meute espagnole, et se complétant à la perfection. Une perfection, un idéal auquel l’homme qu’il avait été, aurait voulu succéder avec fierté – contrairement à son frère aîné, trop obnubilé par ses devoirs politiques, Aries avait trouvé une épouse digne de lui, une femme qu’il avait appris à aimer, à chérir de toutes les manières qui soient. Quel bel avenir s’étaient-ils promis, l’un et l’autre devant l’autel de Dieu, sous les yeux du Tout Puissant et de l’Empire Britannique qui les avait tous les deux vus naître. Flétrir et tomber en ruines ne faisait sans doute pas partie des ambitions de beaucoup – le Costello avait espéré pouvoir connaître mieux, faire connaître mieux à la femme qui avait décidé de le prendre pour époux. Certes, c’était le devoir qui les avait amenés à se regarder l’un l’autre pour la première fois : mais l’envie de s’accommoder à leur futur avait finalement poussé les cœurs à suivre la marche du destin. Et Aries avait honnêtement cru, des années encore après la mort de leur fils, que jamais il ne serait capable de confesser son amour honnête et brut à une autre femme. Il ne trouvait guère les mots pour qualifier Eleanor, ce qu’elle était pour lui, ou l’impact qu’elle avait eu dans sa vie – les avait-il seulement cherchés un jour ? Tous deux s’étaient laissés porter par le vent, unis dans une certaine effervescence, une imprudence de la vie qui avait manqué de les submerger. Si Eleanor avait attendu qu’il tienne ses promesses, elle aurait fini affamée dans la rue, et jamais leur enfant n’aurait vu le jour. Si Aries avait tout lâché pour respecter ses promesses, il porterait aujourd’hui le poids de tous les morts de sa famille, et de bien des sacrifices qu’ils avaient accomplis, et auxquels il ne méritait guère de survivre. Le Destin s’était foutu entre Eleanor et lui, et cinq interminables années avaient couru depuis – qu’étaient-ils alors, aujourd’hui ? L’espagnol avait fermé son cœur suite à Eleanor, désireux peut-être de l’en laisser seule maîtresse, ou simplement pour ne pas tomber dans le même piège encore et encore. Une femme douce, fragile, une âme meurtrie rencontrant la sienne, tout aussi brisée par les circonstances : Aries se plaisait à croire qu’il y avait plus que cela. Qu’il y avait eu plus que cela entre l’irlandaise et lui ; mais toutes les années qui avaient passé n’avaient fait que flouer plus encore ce qu’ils étaient – bien l’opposé de ce qu’il avait pu vouloir. Somme toute, les choses auraient été plus simples – bien simples – s’il avait d’instinct su dans quoi il se lançait, ce qu’il attendait d’Eleanor. Ou de son épouse.

Abandonner Serenity n’avait nullement été justice ; qu’importait les griefs qu’ils avaient pu connaître dans leur passé, Aries avait eu à cœur de protéger celle qui avait décidé de devenir sa femme, et de demeurer ainsi à ses côtés, quoiqu’il advienne. Quand les Costello étaient tombés en lambeaux, Serenity avait été de ceux qui étaient demeurés à leur côté : Nubia n’avait pas eu cette chance, presque maltraitée par son fiancé, elle avait dû fuir son mariage avant même de fuir le pays qui l’avait vue naître, et se retournait contre elle. Qu’avait-elle fait pour mériter cela ? Et lui, qu’avait-il fait pour mériter la loyauté de Serenity ? Elle ne lui devait rien ; et le seul enfant qu’ils avaient pu avoir dans leurs dix années de mariage ne leur avait apporté que misère et tristesse – rares et précieux, les moments de bonheur s’étaient transformé en ténèbres au cœur d’Aries, qui avait fini par croire qu’il en était de même pour son épouse, et que de tout ceci ne pouvait être récoltée que la haine mutuelle. Il n’avait jamais voulu, pourtant, détester sa femme ou même retenir à son encontre tant de rancœur : ce serait mentir cependant, de dire qu’il n’avait jamais ressenti une colère froide à son égard, le désir presque insurmontable de s’époumoner sur elle pour lui crier tous les reproches qu’il avait amassés en lui-même pendant tout ce temps. Le face à face avait finalement été plus dur à affronter à mesure que les années avaient passé : à quoi cela pouvait servir, de ressortir près de dix années plus tard, tout ce que Serenity avait fait ou dit lorsqu’elle s’était effondrée, accablée par le chagrin suite à la mort d’Ignacio ? Mais les mots jamais dits s’étaient faits une place en leurs cœurs, et c’était presque inconsciemment qu’ils avaient cultivé leur propre perte. Où en étaient-ils après tout cela ? Près d’un an de silence, un an d’errance sans se retourner ; parfois, le pirate qu’il était devenu, avait songé à sa vie d’avant, et la première chose qui lui était revenue à l’esprit était le rire de Serenity. Les sourires, francs et plein d’ivresse qu’elle lui avait tant offerts, et qui avaient fini par lui manquer. Dix ans. Dix années durant lesquelles ils avaient eu toutes les occasions possibles de devenir des étrangers : l’étaient-ils ? En observant la femme qui se tenait à ses côtés, ici-même, bien loin du décor pompeux de leur jeunesse à Londres, Aries reconnaissait les traits de son visage, le son de sa voix, la douceur de sa peau. Mais tout autant qu’il avait perdu de son idéalisme, Serenity avait perdu de sa candeur, et leur joie de vivre était sans doute quelque part, en cendres, six pieds sous terre avec leur fils. Ils avaient tant fui cette réalité, tant fui la question de leur Salut qu’ils se retrouvaient là, si loin de leur fils, si loin du moindre souvenir avec lui, dévorés par la perte qu’il représentait. Aujourd’hui encore, dix ans après sa mort : aujourd’hui encore, en cette date fatidique qui, dès qu’Aries avait ouvert les yeux, avait marqué son cœur d’une responsabilité pesante. Il était difficile de croire, que dix ans plus tôt, l’espagnol avait été persuadé que ce jour serait le plus beau jour de sa vie, pour l’éternité. Quelle naïveté.

Depuis des lustres déjà, Serenity n’était plus venue se blottir contre lui de la sorte : Aries avait fini par croire qu’elle ne devait plus y trouver le moindre réconfort, ou même la sécurité qu’il avait promis d’au moins lui offrir, quoiqu’il arrive. Quoiqu’ils deviennent. Si jeunes qu’ils avaient été, à leur mariage, sans doute qu’époux célébrant leur nuit de noces, ils n’avaient jamais soupçonné que le fruit de leur amour deviendrait également le fruit de leur perte ; le poison qui envenimerait toute leur vie. Mais comment oublier ? Comment oublier Ignacio ? La trace qu’il avait laissée sur leurs vies respectives, la joie que leur avait insufflée cette simple et fragile existence. Le vide que son absence avait créé, et le silence qui avait plané entre eux, pendant tout ce temps. Aries en était venu parfois à se demander à quoi ressemblait la voix de son épouse, lorsque, des semaines durant, elle n’ouvrait pas la bouche en sa présence, ni ne daignait le regarder plus d’une fugace seconde. A l’époque – et demain à nouveau sans doute – cela lui semblait être d’une logique implacable, qu’il chercher réconfort dans les bras d’une putain qu’il ne connaissait pas, et n’aurait jamais d’influence sur sa vie. Les bras ballants, Aries en vint presque à se demander ce que leur fils penserait d’eux, s’il avait pu grandir là-haut, au côté du Tout Puissant ; ses deux parents qui avaient juré de l’aimer dès l’instant de sa naissance, et se nourrissaient de leur chagrin pour ne jamais avancer. Pathétique. Combien de fois l’espagnol s’était dit cela, plongé dans un verre d’alcool ou fixant l’horizon à la recherche d’une terre promise et clémente ? Là, le visage de Serenity tout contre lui, il soupira longuement, hésitant pour une seconde à fermer les yeux et simplement apprécier l’instant ; la fugace seconde d’un calme avant une tempête qu’aucun d’eux ne désirait, et qui, pourtant, s’annonçait comme irrémédiable. Ils étaient comme ça, incorrigibles ; damnés, promis à se déchirer à nouveau à un moment ou un autre. Parce qu’ils avaient connu le chaos, et qu’ils n’en étaient pas sortis. L’embrasser ; pour un instant, la demande ne lui sembla guère être folle ou sortie de nulle part, sous le voile de ses paupières, Aries en arriva même à songer à la caresse des lèvres de son épouse. Une sensation si lointaine, comme offerte à un autre homme. Eleanor. Le visage de la jeune femme brisa tout le reste, se rappelant à lui comme une vision trop récente, l’image implacable de tous les péchés qu’il avait pu commettre à l’égard de son épouse. Durant toutes ces années passées, c’était des lèvres de l’irlandaise qu’il avait rêvé, encore et encore, en boucle. Les lèvres de l’irlandaise qui travaillait sous la protection de son épouse désormais, et qui elle aussi, appartenait à un autre homme. L’Aries qui lui avait promis tant de choses, l’Aries de qui elle n’avait pas cru la promesse, disparaissant sans crier gare. Sous les battements saccadés de son cœur, l’espagnol s’écarta, tout juste pour se défaire de la prise de son épouse, venir prendre son visage entre ses mains pour croiser son regard. Ses yeux si bleus, si profonds qu’ils ressemblaient à l’océan dans lequel le pirate qu’il était se perdait avec tant de délices. La mer avait toujours été la maîtresse de son âme ; si semblable aux prunelles de sa bien-aimée. Serenity. Eleanor. Lui, l’homme aux yeux si sombres.

Et il avait envie de lui dire, par toutes les forces de ce monde, les mots menaçaient de passer ses lèvres avec une frivolité dangereuse. Lui dire qu’il en avait aimé une autre, qu’il en aimait une autre, Eleanor, cette même fille qui était juste là, à quelques centaines de mètres. Cette femme pourtant perdue à jamais, dans les embruns d’un océan qui les avait empêchés eux-mêmes de réparer leur mariage. Est-ce que cela en valait la peine ? Briser les derniers filaments d’amour qui le liaient à Serenity, pour poursuivre l’utopie de vie qu’il avait construite dans ses rêves les plus secrets, avec Eleanor ? Une vie qu’ils n’auraient jamais ; parce que Serenity était sa femme. Serenity serait toujours sa femme ; liée à lui tout autant qu’il était lié à elle. Il était égoïste de chercher à trouver une place à Eleanor dans un monde où tout était déjà figé, gravé dans le marbre. Que deviendrait-elle si elle perdait son emploi, si elle perdait la bénédiction de la protection de Serenity pour des vieilles paroles d’un amant auquel elle avait renoncé cinq ans plus tôt ? L’homme qu’elle avait rencontré en faisant la prostituée dans un bordel ? Un sourire finit par fracturer son visage, glissant doucement sur ses lèvres comme la caresse du bout des doigts qu’il déposa sur la joue de sa femme. « Pourquoi est-ce que tu voudrais m’embrasser ? » lâcha-t-il dans un souffle presque désinvolte, rictus au coin de la bouche dans un signe d’une lassitude indéniable. Plus envers lui-même qu’envers sa femme : lui l’incorrigible qui ne pouvait s’empêcher de vouloir trop de choses, et rien à la fois. Si seulement il pouvait monter sur le Flying Dragon, mettre les voiles et laisser des mois s’écouler à nouveau : Eleanor et Serenity finiraient par le détester tôt ou tard, et les choses seraient ainsi réglées. Plus par la force du destin alors, que par sa propre main ; mais n’était-ce pas ça, la vie après tout ? « Je ne peux pas changer ce que j’ai fait. Ou remonter dans le temps. » ses marmonnements avaient sans doute plus de sens pour lui seul que pour Serenity – se penchant légèrement, Aries vint coller son front contre celui de son épouse, les yeux clos pour un instant ; une longue seconde, lascive et douce comme une caresse. Jouer, osciller était son habitude, la lâcheté était un trait de caractère qui lui correspondait plus que de mesure, lorsqu’il était question de faire face aux sentiments et ressentiments ; mais là, c’était différent. Différent comme définitif, ou presque, embrasser la promesse d’arranger les choses – d’essayer en tout cas : en était-il seulement capable ? S’accrocher au bras de Serenity, son épouse et renoncer à toutes les autres ? Et dire que ça lui avait semblé être si facile, en un autre temps. « Tu es ma femme Serenity, je te l’ai dit. » ajouta-t-il finalement, restant si près d’elle qu’il lui était impossible de l’observer, de croiser son regard. « Tu ne peux jamais me perdre, alors tu n’as pas besoin de chercher à me retrouver. » qu’ils soient des inconnus, d’un bout à l’autre du monde, toujours il y aura quelque chose à même de les ramener, ici, l’un face à l’autre. Il avait envie d’y croire, envie d’y goûter ; de son pouce, il dessina le contour de la mâchoire de la jeune femme, jusque dans son cou dans une caresse suave – un souffle avant qu’il ne se décide, enivré par le parfum de Serenity, l’appel d’une vieille mélodie longtemps oubliée. Ses lèvres vinrent trouver celles de son épouse, la caresse de celles-ci. Leur saveur. Leur saveur d’autrefois.
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Serenity Costello
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MessageSujet: Re: Un Jour Tu Verras...    Un Jour Tu Verras...  EmptyMer 22 Avr - 12:25



   
le soir cachera bien nos coeurs,  ces deux voleurs qui gardent leur bonheur

Au moment où les lèvres du bel Aries se posèrent sur celles de Serenity, le cœur de cette dernière s’emballer à nouveau. Pas à cause de l’anxiété ou de la colère, mais parce que l’espace d’un instant elle eut la drôle d’impression retournée plus de dix en arrière. En ce temps-là, la blonde n’était encore qu’une petite bourgeoise naïve et fleur bleue totalement sous le charme du bel espagnol à la peau mate. Et si cela pouvait semblait ridicule, elle ne reniait absolument pas cette époque, bien au contraire, puisqu’il lui arrivait encore de fermer les yeux et de s’imaginer en train de déambuler fièrement dans les rues de Londres accrochée au bras de son cher époux. La disparition tragique du pauvre Ignacio l’avait rendu plus solitaire et mélancolique, mais certainement pas moins niaise. Rêveuse au possible, la londonienne passa de longues années à prier l’Eternel afin que ce dernier l’aide à faire son deuil, afin qu’il lui donne la force de retrouver son mari. De ne plus se sentir honteuse, d’enfin pouvoir regarder l’homme qu’elle aimait dans les yeux sans se sentir terriblement bête, sans avoir l’impression d’avoir été une mauvaise mère incapable de prendre soin de son enfant.

Hélas le Ciel ne répondit jamais à ses prières, mais en bonne croyante Serenity continua à espérer, à supplier le Tout Puissant… Et alors bêtement et de jour en jour elle se renferma sur elle-même et sans le vouloir elle commença à repousser le Costello. Qui n’avait pourtant rien à voir dans la disparition prématurée de leur pauvre fils. Alors oui elle avait de nombreux torts, mais comment diable avait-il pu préférer la mer sans moisson à sa propre femme ? L’anglaise n’arrivait toujours pas à l’expliquer… S’était-il mit à la détester viscéralement ? Ou alors était tombé amoureux de l’une de ses – trop – nombreuses conquêtes ? Toutes ces questions hantaient l’esprit de la femme d’affaire, qui préféra ne pas trop y repenser et qui fit donc de son mieux pour se vider l’esprit et profiter au maximum du baiser que l’on venait de lui offrir. Bizarrement ce dernier était loin d’être parfait, notamment parce qu’il n’avait pas totalement le même gout que ceux qu’ils s’échangeaient quatorze ans auparavant lorsqu’ils vivaient encore en Grande Bretagne. Cependant cet échange avait le mérite d’être extrêmement agréable. Et c’est presque inconsciemment que la Cavendish esquissa un sourire et se lécha discrètement les babines. Toujours sous le charme du pirate, elle glissa ses mains sous a chemise et se pelotonnât doucement contre lui à la manière d’un félin. Pour la première fois depuis de nombreuses années l’européenne aux yeux clairs, se sentit heureuse et amoureuse et elle le montra en papillonnant des cils. Elle dû d’ailleurs se faire violence pour ne pas jouer aux chatons en ronronnant bêtement.

« Je me souviens encore de l’époque où nous n’étions encore que fiancés, toutes mes amies gloussaient en t’apercevant. Je crois qu’elles se demandaient ce dont était capable un bel hidalgo comme toi. Oui, parfois Londres me manque, mais je peux t’assurer que ces idiotes ne me manquent pas haha. »

Après avoir prononcé cette phrase pleine de nostalgie, Serenity baissa légèrement la tête pour ricaner, un peu comme une chipie, une enfant prit sur le fait. Nassau lui avait certes permis de s’émanciper et de se débarrasser de la grande majorité de ses attitudes d’aristocrates, mais elle était encore très à cheval sur les bonnes manières et avait toujours beaucoup de mal à prononcer des insultes. Surement parce qu’elle avait été élevé par un père extrêmement strict et que lorsqu’elle était jeune ce dernier lui tapait sur les doigts dès qu’elle faisait la bêtise de prononcer le moindre juron. Par chance la culpabilité ne la rongea pas très longtemps, en effet le vieux Sir Cavendish devait très certainement être mort et au fond la blonde n’avait aucune envie de passer pour une sainte aux yeux de sa moitié qui de toute façon savait très bien qu’elle était loin d’en être une. Alors après quelques secondes, la gérante du Night Dream toujours bouleversée par les paroles réconfortantes d’Aries s’approcha encore un peu plus de lui pour déposer un baiser sur la commissure de ses lèvres, puis elle posa son oreille contre la poitrine du méditerranéen avant de pousser un soupir de contentement. Serenity avait l’impression d’enfin avoir retrouvé l’homme qu’elle aimait… Oui la bourgeoise savait qu’elle finirait tôt ou tard par redescendre sur terre, qu’il ne s’agissait là que d’une passade et qu’elle était en train de se bercer d’illusion. Pourtant elle voulait passer le restant de ses jours entre ses bras, pour arrêter de penser, de se torturer, pour profiter pleinement des étreintes et des signes d’affection de son doux mari. Ce dernier n’était peut-être plus aussi parfait et attentionné qu’auparavant, toutefois il restait un homme fort, droit et courageux dont elle pouvait être fière d’être la femme.

« Hm… J’espère être aussi belle que dans tes souvenirs… Tu as dû croiser un grand nombre de belles femmes pendant ton absence… » L’espace d’un instant elle fut tentée de lui demander combien, combien de conquête il avait eu depuis qu’il l’avait abandonné pour arpenter l’océan à bord du Flying Dragon. Mais elle ne fut pas assez courageuse pour poser la question… Et de toute manière elle préféra s’écraser, mettre sa fierté de femme de côté pour ne pas gâcher le reste de sa vie, pour sauver ce qui restait de son couple autrefois si parfait. Pour faire taire toutes ces inquiétudes elle continua à faire glisser ses mains sur le torse de l’espagnol et à l’embrasser dans le cou. Après cela elle rapprocha de l’oreille d’Aries pour lui demander timidement : « Et maintenant... »Serenity ne continuait pas sa phrase de peur d’avoir l’air perverse ou intéressée. Alors qu’au fond elle était juste bouleversée par une multitude de sentiments qui étaient en train de se bousculer dans son cœur et son esprit. La Costello ne souhaitait qu’une chose… Enterrer la hache de guerre, retrouver un semblant de vie de couple. Et si elle avait passé son temps à dire que non… en réalité l’aubergiste rêvait de pouvoir revenir en arrière et de redevenir la femme comblée qu’elle avait été.



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