nothing left to say≈ 001. Fils d'un comte et d'une duchesse, j'aurais du avoir une vie facile, pleine d'excès et d'ennui. Malheureusement pour mes parents, je n'ai jamais été du genre rentier. Toujours avide de connaissances, depuis ma plus tendre enfance, je les ai totalement déçus le jour où j'ai décidé de devenir médecin. ≈ 002. Espiègle et moqueur, je me suis  souvent retrouvé dans des situations bien peu enviables. Entre arrogance et moqueries, j'ai toujours agacé mon entourage, jusqu'à finir par fâcher la mauvaise personne, ce qui a provoqué indirectement mon exil. ≈ 003. Autrefois riche, je me suis vu réduis à l'état d'homme du peuple lorsque mon père s'est retrouvé ruiné par ma faute. Lâche, incapable d'assumer, je me suis résolu à m'enfuir. Prenant place sur un bateau au départ du nouveau monde, j'ai tout laissé derrière moi, femme, parents et même enfant à naître, mais je préfère cela à l'idée de prendre mes responsabilités. ≈ 004. Durant le trajet, le médecin de bord s'est retrouvé blessé lui même, d'une erreur bête. Utilisant les maigres connaissances apprises dans les livres, j'ai essayé de prendre sa place, provoquant sa mort malgré tout. Depuis, je me suis amélioré, menant mes expériences sur des cadavres, lorsque je suis à terre. Je suis désormais très bon dans mon domaine et capable de sauver les hommes sur le navire. ≈ 005. Toujours à la recherche de nouveautés, je fais des expériences diverses et variées. D'abord sur les corps humains, afin de mieux les comprendre et ainsi devenir meilleur de jours en jours. Mais aussi sur des questions botaniques et même chimiques. De cette façon, j'essaye de façonner des breuvages thérapeutiques, m'aidant à soigner mes blessés. Peu partageur pourtant, je veille jalousement sur chacune de mes découvertes, les consignant dans des livres que je garde précieusement. ≈ 006. Imprévisible, je surprends par mes actes parfois insensés et mes paroles souvent déplacées. Incapable de me mesurer, je passe mon temps à blesser et à rire des autres, sans forcément me rendre compte du mal que je peux provoquer. ≈ 007. Aristocratique dans l'âme et fier de l'être, je ne me rabaisse pas à parler comme les autres pirates. Avec mes mots savants et mes paroles alambiquées, je perds souvent mon entourage. Cela m'amuse, me distrais et je mets d'ailleurs un point d'honneur à conserver cette particularité. ≈ 008. Feu follet, j'ai parfois quelques difficultés à entrer dans le moule défini des pirates. Je ne ressemble à aucun d'entre eux et si souvent, je m'en amuse, je me sens parfois seul dans cette masse sans savoir. ≈ 009. Dormant difficilement, je passe souvent le temps sur le pont durant la nuit. Errant et regardant les étoiles, je dessine les constellations que je crois voir ou reconnaître. J'en invente parfois de nouvelles avant de recommencer quelques nuits plus tard. C'est un jeu permanent qui me permet de passer le temps et qui m'instruit plus que je ne le crois. ≈ 010. Depuis tout petit, je souffre d'hyperactivité. Si souvent je parviens à la canaliser en montant en haut du mât, en combat ou en allant nager lorsque je suis à terre, c'est parfois difficile à allier avec la vie en bateau. Je peux devenir facilement insupportable. Fort heureusement pour moi, les hommes ont trop besoin de soins pour se débarrasser de moi. ≈ 011. Je suis malade. Depuis mon passage par un internat pour garçons, je suis malade. Du moins, c'est ainsi que je me vois et que tout mon entourage me verrait s'ils savaient. Mes yeux sont irrémédiablement attirés par les muscles masculins. Les femmes sont attirantes bien sûr, à leur façon, mais jamais elles ne pourront égaler la force brute, le dessin parfait d'une ceinture abdominale et les visages bourrus. Dans mes recherches, concernant l'histoire, j'ai entendu parler de sexe entre hommes mais si j'en connais la théorie, je suis bien trop peureux pour passer à la pratique. Pour ce qui est des relations avec les femmes, je n'en ai quasiment jamais eu et ne cours pas après d'ailleurs. Seule ma femme a bénéficié de mes faveurs et encore, uniquement dans le cadre du devoir conjugal. Étrangement, je n'ai jamais pu être plus en forme qu'en pensant à un homme... La pauvre... ≈ 012. Bon dessinateur, je possède, en plus de mes volumes scientifiques, plusieurs carnets de dessin. Parfois, ce ne sont que des insectes ou petits animaux que je ne connaissais pas jusque là. D'autres fois, on trouve des dessins, d'hommes, de femmes, que j'ai pu croiser, reproduit fidèlement. Enfin, j'en possède un dernier, que je garde secret, détenant mes fantasmes les plus secrets. Dessus, des dessins, bien sûr, d'hommes dont je rêve secrètement depuis mon adolescence.